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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/104

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l’idée de l’Église Universelle qui manque de part et d’autre. L’article du symbole touchant l’Église une, sainte, catholique et apostolique, bien que chanté a chaque messe et récité à chaque baptême, demeure lettre morte pour les vieux orthodoxes aussi bien que pour « l’Église dominante ». Pour les premiers, l’Église, c’est le peuple russe — dans sa totalité jusqu’aux temps du patriarche Nicon, et, après lui, — dans sa partie restée fidèle au vieux rite national. Quant aux théologiens de l’Église officielle, leurs idées sur ce sujet sont aussi vagues que contradictoires. Mais ce qui se retrouve dans toutes leurs variations et ce qui leur est commun, malgré toutes leurs différences, c’est l’absence d’une foi positive dans l’Église Universelle. Pour ne nous arrêter qu’à un seul écrivain qui en vaut plusieurs, voici la théorie de l’Église exposée par l’habile Philarète, archevêque métropolitain de Moscou, dans un de ses ouvrages les plus importants[1].

— La vraie Église chrétienne embrasse toutes les Églises particulières qui confessent Jésus-Christ « venu en chair ». La doctrine de toutes ces sociétés religieuses est au fond la même vérité divine ; mais elle peut être mêlée à des opinions et des erreurs humaines. De là, il y a dans l’enseignement de ces Églises particulières une différence de plus ou de moins de pureté. La doctrine de l’Église orientale est

  1. « Conversation d’un examinateur et d’un convaincu sur la vérité de l’Église Orientale. »