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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/140

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à la Bulgarie, voici un témoignage dont l’autorité ne peut être mise en doute. Mgr Joseph, exarque de la Bulgarie, exposa dans un discours solennel prononcé à Constantinople, lors de la fête de Saint Méthode (1885), l’état affligeant de la religion chez lui. La masse du peuple, dit-il, est froide et indifférente. Quant à la classe cultivée, elle est décidément hostile à tout ce qui est saint ; et ce n’est que la crainte des Russes qui l’empêche d’abolir l’Église en Bulgarie[1]. Nous n’avons pas besoin de prouver que la condition religieuse de la Roumanie et celle du royaume hellénique ne diffèrent pas essentiellement de ce qu’on trouve chez les Serbes et les Bulgares. Dans un compte-rendu présenté à l’empereur de Russie par le procureur du Saint-Synode et publié l’année dernière, l’état religieux et ecclésiastique des quatre pays orthodoxes de la péninsule est présenté sous les couleurs les plus sombres. Il ne saurait en effet être plus misérable. Mais ce qui est vraiment surprenant, c’est l’explication qu’en donne le document officiel. Le régime constitutionnel serait, à en croire le chef de notre Église, la seule et unique cause de tous ces maux ! S’il en est ainsi, quelle est donc la cause de l’état déplorable de l’Église russe ?

    vécu en Serbie, nous renvoyons à l’article de P. K — ky dans la Rouss d’Aksakov (1885, n° 12).

  1. Ce discours a été reproduit in extenso dans le journal de Katkov (Gazette de Moscou).