Aller au contenu

Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/165

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— et plus vaste. Plus positif — parce que cette nouvelle conjonction dans l’Esprit et la Vérité demande une volonté virile qui va au-devant de la révélation et une intelligence virile qui donne une forme déterminée à la vérité qu’elle accepte. Ce nouveau lien est plus étendu — puisqu’en formant la base constitutive d’un être collectif il ne peut pas se borner à un rapport personnel, mais doit être perpétué comme une fonction sociale permanente.

Il fallait donc trouver dans l’humanité telle quelle ce point de cohésion active entre le divin et l’humain pour former la base ou la pierre fondamentale de l’Église chrétienne. Jésus dans sa prescience surnaturelle avait d’avance indiqué cette pierre. Mais pour nous montrer que Son choix est exempt de tout arbitraire, Il commence par chercher ailleurs le corrélatif humain de la vérité révélée. Il s’adresse d’abord au suffrage universel, Il veut voir s’Il ne peut pas être reconnu, accepté, affirmé par l’opinion de la foule humaine, par la voix du peuple : quem dicunt homines esse Filium Hominis — pour qui les hommes Me prennent-ils ? — Mais la vérité est une et identique, tandis que les opinions des hommes sont multiples et contradictoires. La voix du peuple qu’on prétend être la voix de Dieu n’a répondu que par des erreurs arbitraires et discordantes à la question de l’Homme-Dieu. Il n’y a pas de conjonction possible entre la Vérité et les erreurs ;