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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/174

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les principes et les types permanents de son œuvre. Ce qu’Il disait au collège apostolique embrassait l’ordre sacerdotal, l’Église enseignante dans sa totalité. La parole sublime qu’Il adressa à Pierre seul créait dans la personne de cet apôtre unique le pouvoir souverain et indivisible de l’Église Universelle dans toute sa durée et dans tout son développement à travers les siècles futurs. Et si ce n’est pas au pouvoir commun des apôtres que le Christ a voulu rattacher l’institution formelle de son Église et la garantie de sa permanence (puisqu’il n’a pas été dit au collège apostolique : sur vous j’édifierai Mon Église), cela prouve évidemment que le Seigneur n’a pas considéré l’ordre épiscopal et sacerdotal (représenté par les apôtres en commun) comme suffisant par lui-même pour constituer la base inébranlable de l’Église Universelle dans sa lutte inévitable contre les portes de l’Enfer. C’est à la lutte contre le mal que Jésus pensait avant tout en fondant son Église visible ; et pour assurer à son œuvre l’union qui donne la force, Il a préposé à l’ordre hiérarchique une institution unique et centrale absolument indivisible et indépendante, possédant de son propre chef la plénitude des pouvoirs et des promesses : tu es Pierre et sur cette pierre j’édifierai Mon Église ; et les portes de l’Enfer ne prévaudront pas contre elle.

Tous les raisonnements en faveur du pouvoir