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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/227

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liquePierre en se levant, etc. S’agit-il de jeter les fondements de l’Église chrétienne parmi les païens ainsi que parmi les Juifs, — Pierre donne le baptême à Cornélius, et ce n’est pas pour la première fois que s’accomplit en lui la parole du Christ : « Tu es Pierre, » etc.[1].

Dans ce témoignage qu’il rend à la vérité, l’éloquent docteur de l’Église russe moderne n’est qu’un faible écho du docteur plus éloquent encore de l’ancienne Église grecque. Saint Jean-Chrysostome a victorieusement réfuté d’avance les objections contre la primauté de Pierre, qu’on tire encore aujourd’hui de certains faits de l’histoire évangélique et apostolique (la défaillance de Simon dans la cour du grand-prêtre, ses rapports avec saint Paul, etc.). Nous renvoyons nos lecteurs orthodoxes aux arguments du grand docteur œcuménique[2]. Aucun écrivain papiste ne saurait affirmer avec plus de force et d’insistance la primauté de pouvoir (et non seulement d’honneur) qui appartenait à Pierre dans l’Église apostolique. Le prince des apôtres, à qui tous ont été confiés (άτε αυτος πάντας ενχείρισθεις) par le Christ, était, selon notre saint auteur, en puissance de nommer de son

  1. Ibidem.
  2. On sait que l’Église gréco-russe attribue ce titre en particulier à trois anciens hiérarques : saint Basile de Césarée, dit le Grand, saint Grégoire de Nazianze, dit le Théologien, et saint Jean-Chrysostome. Ils ont une fête en commun le 30 janvier de notre calendrier.