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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/249

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un acte d’un genre différent : dans une séance irrégulière, les évêques orientaux soumis au patriarche de Constantinople promulguèrent le célèbre canon, le vingt-huitième, par lequel ils décernèrent à leur chef hiérarchique la primauté en Orient au détriment des patriarches d’Alexandrie et d’Antioche. Il est vrai qu’ils déclarèrent eux-mêmes ce canon provisoire et le soumirent humblement au jugement de saint Léon. Celui-ci le rejeta avec indignation ; et ce lui fut une nouvelle occasion d’affirmer ses principes hiérarchiques et l’étendue de son pouvoir. Il fait remarquer en premier lieu (dans sa lettre à l’empereur) que les prétentions du patriarche constantinopolitain se fondant sur des considérations politiques n’ont rien de commun avec la primauté de saint Pierre qui est une institution divine. « Autre est la raison des choses séculières, et autre est celle des choses divines ; et en dehors de la seule Roche que le Seigneur a posée comme fondement aucune construction ne sera stable. — Qu’il lui suffise (au patriarche Anatole) d’avoir obtenu l’épiscopat d’une telle ville avec l’aide de votre piété et par l’assentiment de ma faveur. Il ne doit pas dédaigner la cité royale qu’il ne peut pas transformer en siège apostolique ; et qu’il n’espère d’aucune façon pouvoir augmenter sa dignité par l’offense des autres. — Qu’il pense bien à cela, puisque c’est à moi que le gouvernement de l’Église est confié. Je serais responsable si les