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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/251

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l’adhésion spontanée et unanime du concile à ses décrets le remplit de joie. Cette unité libre réalisait selon lui l’idéal des rapports hiérarchiques[1]. « Le mérite de l’office sacerdotal, écrit-il à l’évêque Théodoret de Cyre, acquiert une grande splendeur là où l’autorité des supérieurs est conservée de telle façon que la liberté des inférieurs ne paraisse nullement diminuée. — Le Seigneur n’a pas permis que nous souffrions aucun détriment dans nos frères, mais ce qu’il a défini auparavant par notre ministère Il le confirma ensuite par le sentiment irrétractable de la fraternité universelle ; pour montrer que c’est vraiment de Lui que provenait « l’acte dogmatique » qui, émis auparavant par le premier de tous les sièges, fut reçu par le jugement de tout l’univers chrétien, pour qu’en cela aussi les membres soient d’accord avec la tête[2]. »

On sait que le savant Théodoret, accusé de nestorianisme, a été disculpé au concile de Chalcédoine : mais il ne regardait lui-même ce jugement que comme provisoire et il s’adressa au pape pour avoir de lui un arrêt définitif. Saint Léon le déclara orthodoxe en ces termes : « Au nom de notre Dieu béni dont la vérité invincible t’a démontré pur de toute tache d’hérésie selon le jugement du siège apostolique, » et il ajoute : « Nous reconnaissons le très grand soin que prend de nous tous le

  1. Épître de saint Léon. Ibid., col. 1048.
  2. Ibid., col. 1046,