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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/252

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bienheureux Pierre qui, après avoir affirmé le jugement de son siège dans la définition de la foi, a justifié les personnes injustement condamnées[1]. »

Tout en reconnaissant dans l’accord libre l’idéal de l’unité ecclésiastique, saint Léon distinguait clairement dans cette unité l’élément de l’autorité et l’élément du conseil : le Saint-Siège qui décide et le concile œcuménique qui consent. Ce consentement de la fraternité universelle est exigé par l’idéal de l’Église ; la vie ecclésiastique est incomplète sans l’unanimité de tous ; mais sans l’acte décisif du pouvoir central le consentement universel lui-même manque de base réelle et ne saurait avoir son effet, comme l’histoire de l’Église le prouve suffisamment. Le dernier mot dans toute question de dogme, la confirmation définitive de tout acte ecclésiastique appartiennent au siège de saint Pierre. C’est pour cela qu’en écrivant au patriarche de Constantinople, Anatole, à propos d’un clerc constantinopolitain, Atticus, qui devait rétracter ses opinions hérétiques et se soumettre au quatrième concile, saint Léon fait une différence essentielle entre sa part à lui dans les décisions du concile œcuménique et la part qui revient au patriarche grec : « Il (Atticus) doit professer qu’il maintiendra sur tous les points la définition de la foi du concile chalcédonien, à laquelle ta charité a

  1. Épître de saint Léon. Ibid., col. 1053.