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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/264

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saint Cyrille dans sa lutte hardie contre l’hérésie de Nestorius protégée par le bras séculier ; et l’on ne saurait douter que sans l’aide du siège apostolique le patriarche alexandrin, quelque énergique qu’il fût, n’aurait pas pu vaincre les forces réunies du pouvoir impérial et de la majeure partie du clergé grec. Ce contraste entre l’action de l’Empire et celle de la papauté pourrait être constaté plus loin à travers l’histoire de toutes les hérésies orientales, qui, non seulement étaient toujours favorisées, mais quelquefois même inventées par les empereurs (l’hérésie monothélète de l’empereur Héraclius, l’hérésie iconoclaste de Léon l’Isaurien). Mais nous devons nous arrêter au Ve siècle, à la lutte des deux patriarcats et à l’histoire instructive du « brigandage » d’Éphèse.

On savait donc, par une expérience réitérée, que dans les disputes des deux chefs hiérarchiques de l’Orient le pape occidental n’avait pas de préférences et de parti pris, mais que son appui était toujours assuré à la cause de la justice et de la vérité. Ainsi Dioscore, le tyran et l’hérétique, ne pouvait compter à Rome sur le même secours que son prédécesseur saint Cyrille. Le plan de Dioscore était d’obtenir la primauté du pouvoir dans toute l’Église orientale par la condamnation de saint Flavien et par le triomphe du parti égyptien, plus ou moins monophysite, dont lui, Dioscore, était le chef. Ne pouvant espérer le consentement du pape pour la réalisation