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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/332

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du monde naturel oppose à la réalisation de nos actes intérieurs, — le caractère limité et conditionné de la liberté humaine rend l’homme plus libre que les anges, lui permet de conserver et d’exercer continuellement son libre arbitre, et de rester, même après la chute, le coopérateur actif de l’œuvre divine. C’est pour cela que la Sagesse éternelle ne trouve pas ses délices dans les anges, mais dans les fils de l’Homme.

La raison d’être de l’Homme est en premier lieu l’union intérieure et idéale de la puissance terrestre et de l’acte divin, de l’Ame et du Verbe, et en second lieu — la réalisation libre de cette union dans la totalité du monde extra-divin. Il y a donc, dans cet être composé, centre et périphérie — la personnalité humaine et le monde humain, l’homme individuel et l’homme social ou collectif. L’individu humain, étant en soi ou subjectivement l’union du Verbe divin et de la nature terrestre, doit commencer à réaliser objectivement ou pour soi cette union en se dédoublant extérieurement. Pour se connaître réellement dans son unité l’homme devait se distinguer comme sujet connaissant ou actif (homme proprement dit) de soi même comme objet connu ou passif (femme). Ainsi le contraste et l’union du Verbe divin et de la nature terrestre se reproduisent pour l’homme lui-même dans la distinction et l’union des sexes.

L’essence ou la nature humaine est complète-