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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/44

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concile grec auquel il conféra par là la valeur d’un vrai concile œcuménique. Quant à l’usurpation du patriarcat par le siège de Constantinople, elle fut passée sous silence.

Plus grand encore que dans les luttes ariennes du IVe siècle fut le rôle de la papauté au siècle suivant, dans l’histoire des principales hérésies christologiques. La majorité des évêques grecs (notre troisième parti) se compromit honteusement par sa participation passive au brigandage d’Éphèse, où la foule des prélats orthodoxes dut non seulement assister à l’assassinat de saint Flavien, mais encore souscrire une profession de foi hérétique. Par contraste avec cette faiblesse criminelle, la papauté apparut dans la personne de saint Léon le Grand avec toute sa puissance morale et toute sa majesté. À Chalcédoine, les nombreux évêques grecs qui avaient pris part au brigandage de Dioscore durent demander humblement pardon aux légats du pape Léon, qui fut acclamé comme le chef divinement inspiré de l’Église Universelle. Un tel hommage à la justice et à la vérité était trop fort pour la médiocrité morale de ces hiérarques corrompus. La réaction anticatholique se manifesta tout de suite, à ce même concile de Chalcédoine. Après avoir applaudi avec enthousiasme à l’épître dogmatique du pape comme à la « parole même du bienheureux apôtre Pierre », les évêques byzantins essayèrent de substituer à cette parole aposto-