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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/92

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nation que n’intéressaient pas les ambitions et les haines cléricales ne comprenait rien aux fictions théologiques qui en étaient le fruit, — le corps de la nation reçut et garda l’essence du christianisme orthodoxe pur et simple, c’est-à-dire la foi et la vie religieuse déterminée par la grâce divine et se manifestant en œuvres de piété et de charité. Mais le clergé (recruté parmi les Grecs au commencement) et l’école ecclésiastique acceptèrent la succession néfaste des Photius et des Cérullaires comme une partie intégrante de la vraie religion. Cette pseudo-orthodoxie de notre école théologique, qui n’a rien de commun avec la foi de l’Église Universelle ni avec la piété du peuple russe, ne contient aucun élément positif : ce ne sont que des négations arbitraires produites et nourries par une polémique de parti-pris.

« Dieu le Fils ne participe pas dans l’ordre divin à la procession du Saint-Esprit. »

« La sainte Vierge n’a pas été immaculée dès le premier moment de son existence[1]. »

« La primauté de juridiction n’appartient pas au siège de Rome et le pape n’a pas l’autorité dogmatique d’un pasteur et d’un docteur de l’Église Universelle. »

  1. Ainsi ces théologiens aveuglés par la haine osent renier la croyance manifeste de l’Église Orientale tant grecque que russe, qui proclame sans cesse la sainte Vierge toute immaculée, immaculée par excellence.