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Page:Vladimir Soloviev - La Russie et l Eglise Universelle, Stock, 1922.djvu/93

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Telles sont les négations principales que nous aurons à examiner ailleurs. Ici, il nous suffit de constater d’abord que ces négations n’ont reçu aucune espèce de sanction religieuse et ne s’appuient sur aucune autorité ecclésiastique acceptée comme obligatoire et infaillible par tous les orthodoxes. Aucun concile œcuménique n’a condamné, ni même jugé les doctrines catholiques anathématisées par nos polémistes ; et quand on nous présente ce nouveau genre de théologie négative comme la vraie doctrine de l’Église Universelle, nous ne pouvons y voir qu’une prétention exorbitante provenant de l’ignorance ou de la mauvaise foi. En second lieu, il est évident que cette fausse orthodoxie, ne pourrait, pas plus que la vraie, servir de base positive à « l’idée russe ». Essayons, en effet, de substituer des quantités réelles à cet X algébrique de « l’orthodoxie » qu’une presse pseudo-patriotique ne cesse de proclamer avec un enthousiasme factice. L’essence idéale de la Russie, selon vous, c’est l’orthodoxie, et cette orthodoxie que vous opposez spécialement au catholicisme se réduit pour vous aux différences entre les deux confessions. Le fond vraiment religieux qui nous est commun avec les Occidentaux ne paraît avoir pour vous qu’un intérêt médiocre ; ce sont surtout les différences qui vous tiennent à cœur. Eh bien ! mettez ces différences déterminées à la place du terme vague de « l’orthodoxie » et déclarez ouvertement que l’idée religieuse de la