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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome36.djvu/498

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vexé par les Desfontaines, les Rigoley, les Mannory, et pour être protégé par les d’Argenson.

Je vous suis attaché pour jamais, comme ceux qui voulaient que vous les employassiez vous disaient qu’ils vous étaient dévoués.

Mille tendres respects[1].


1869. ‑ À M. G.-C. WALTHER[2].
Paris, 15 juin 1747.

M. le comte Algarotti, monsieur, m’ayant mandé que vous vouliez faire une édition complète de mes ouvrages, non-seulement je vous donne mon consentement, mais je vous aiderai et je vous achèterai beaucoup d’exemplaires[3] ; bien entendu que vous vous conformerez aux directions que vous recevrez de ceux qui conduiront cette impression[4], et qui doivent vous fournir mes vrais ouvrages bien corrigés.

  1. La sentence de la Tournelle rendue le 9 août sur les conclusions de l’avocat général Le Bret, supprima les deux libelles, le mémoire de Rigoley, deux pages de la lettre de l’abbé d’Olivet à son frère, conseiller au parlement de Besançon (9 décembre 1746) où il expliquait le rôle qu’il avait joué dans cette affaire, « les termes injurieux répandus dans les requêtes et mémoires de toutes les parties », et, pour le surplus, mit les plaideurs « hors de cour, dépens compensés ». Le Parlement repoussait la demande en dommages-intérêts formée contre Voltaire par Travenol père, parce que l’arrestation de celui-ci était « le fait du prince », ou tout au moins de la police. C’était un cas de force majeure dont nul ne devait être responsable. Le 8 octobre 1747, un ordre du roi fait rendre à Travenol tous les papiers qui ont été saisis chez lui, à l’exception de ceux qui appartiennent à Voltaire et qui lui seront rendus, et des imprimés non revêtus de permission et de privilège qui seront déposés à la Bastille. Cette affaire avait duré plus de seize mois.
  2. George-Conrad Walther, libraire de Dresde, à qui cette lettre est adressée, donna, en 1748, les huit premiers volumes d’une édition in-8o des Œuvres de M. de Voltaire. Il publia un neuvième volume en 1750, et un dixième en 1754. Il mit au jour, en 1752, une autre édition des Œuvres de M. de Voltaire, en sept volumes in-12 ; édition pour laquelle Voltaire lui écrivit maintes fois. Ce fut G.-C. Walther qui donna, en 1753, la première édition du Supplement au Siècle de Louis XIV, après avoir publié une édition du Siècle en deux volumes petit in-8o. Il a imprimé d’autres ouvrages de Voltaire ; mais toutes les éditions qui portent son nom ne sont pas de lui, entre autres une qui porte la date de 1770. il existe soixante-neuf lettres de Voltaire à Walther, dont on a imprimé des fragments, et dont même quelques-unes sont imprimées en entier. Je donnerai toutes ces dernières, et quelques fragments. La lettre du 15 juin a été imprimée en tête de l’édition de 1748. (B.)
  3. Dans une lettre inédite, il parle de quatre cents.
  4. H. Dumont et J. Bertaud, dont la signature est au bas de la Préface de 1748, pourraient bien être des pseudonymes.