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Page:Weil - La Connaissance surnaturelle, 1950.djvu/222

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L’histoire indienne (d’Amérique) sur le chasseur qui s’en va chez les chevreuils, y prend une femme, et y apprend la méthode de tuer les jeunes chevreuils pour les manger, avec leur consentement, et de les ressusciter ensuite en jetant leurs os dans une rivière — cela doit se rapporter aux débuts de l’élevage, qui a dû commencer par un pacte avec les animaux.

Cette eau qui ressuscite ressemble à celle du baptême.

Il y a dans cette opération une analogie avec le grain qu’on enfouit. C’est pourquoi Platon nomme la moelle semence.


Le début de la Genèse est d’un esprit opposé à celui de la suite du Pentateuque. Celui que Dieu aime meurt prématurément de mort violente, sans postérité. Celui que Dieu hait vit longtemps, a une nombreuse postérité, bâtit une ville. Dieu n’a pas empêché celui qu’il aime d’être tué.

Cela montre que ce récit est de source égyptienne.

La Genèse n’est pas présentée comme un enseignement de Dieu à Moïse, ainsi que les Nombres, le Lévitique, etc. — Moïse l’a donc eue de sources humaines. L’histoire des Hébreux depuis Abraham vient sûrement des souvenirs plus ou moins confus des Hébreux. Mais la première partie de la Genèse, celle qui précède la généalogie d’Abraham, ne peut être qu’une transposition de récits égyptiens plus ou moins bien compris et adaptés. Car Moïse était initié à la sagesse secrète des prêtres égyptiens, mais initié à un degré sans doute inférieur à la plénitude de la sagesse. Il leur était seulement supérieur en magie. Malgré cela on peut regarder les 10 premiers chapitres de la Genèse comme un fragment d’ouvrage sacré égyptien. Peut-être aussi l’histoire de la tour de Babel. (Cependant il n’y a là aucune trace de la croyance des Égyptiens, qu’ils étaient les[1]

[Les prêtres égyptiens disaient que depuis 11 340 ans, c’est-à-dire depuis 11 800 B. C., il n’y a pas eu de dieu à forme humaine.]

  1. Ici une phrase inachevée.