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Page:Weil - La Connaissance surnaturelle, 1950.djvu/93

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Trois rapports doivent être distingués dans cette description de Dieu.

Le rapport de Dieu à lui-même. C’est là qu’intervient la Trinité.

Le rapport de Dieu à sa création dans la conduite des événements du monde. Cette conduite est l’enchaînement des causes secondes. La volonté de Dieu dans ce domaine est étrangère à toute morale.

Le rapport de Dieu à sa création dans l’inspiration communiquée aux créatures pensantes. La volonté de Dieu dans ce domaine ne peut jamais contredire le sens de l’obligation essentiel à toute conscience.

C’est ce que le Christ voulait dire en disant : je n’ôte pas un iota à la loi.

La volonté de Dieu au premier sens peut être rapportée au Père — car on rapporte au Père l’acte d’abdication créatrice —, la volonté de Dieu au deuxième sens peut être rapportée au Saint-Esprit.

Il semble qu’Abélard ait aperçu cela.

Les Hébreux se sont représenté la seconde sur le modèle de la première.

Le Verbe, la Sagesse, est médiatrice.

Platon : une sage persuasion a convaincu la nécessité de faire tourner la plupart des choses au bien.

La justice de Dieu doit donc être entendue autrement pour la première et la deuxième volonté.

Pourtant le Christ (soyez parfaits…) rapproche les deux. (Soyez parfaits…)

Il n’y a pas deux justices de Dieu, mais une seule.

Contraire à elle-même.

La contradiction est le levier de la transcendance.


Un point n’est rien. Deux segments qui ne diffèrent que d’un point sont égaux.

Mais quand ce point est celui de l’intersection de deux droites, c’est beaucoup. Car il définit deux demi-droites de part et d’autre.

Un point qui est le centre de gravité est équivalent au tout, puisque s’il est soutenu rien ne tombe.

Appliquer la théorie des ensembles à la physique,