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Page:Weil - Sur la science, 1966.djvu/104

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CONCLUSION


Cette aventureuse suite de réflexions une fois terminée, il apparaît qu’elle s’écarte de la doctrine cartésienne au point de sembler parfois y contre-dire. Il serait étonnant pourtant qu’une pareille esquisse, si tâtonnante, si insuffisante soit-elle, du seul fait qu’elle imite le mouvement de la pensée cartésienne sans la suivre, ne l’éclairât pas dans une certaine mesure. Peut-être permettra-t-elle en effet d’entrevoir comment peuvent se résoudre les contradictions apparentes précédemment relevées dans Descartes, et quelques autres difficultés. On peut comprendre pourquoi le mouvement est dit, dans le Monde, être une notion plus simple que la figure ; comment se rattache à cette idée l’invention de la géométrie analytique, comment c’est par suite en devenant aussi concrète que possible que la géométrie a pris l’apparence d’une extrême abstraction, et comment c’est par un même acte de l’esprit que Descartes a identifié la géométrie, d’une part à l’algèbre, d’autre part à la physique. Par malheur, Descartes a rendu obscur à dessein l’exposé de sa découverte géométrique ; mais, du moins, sa Géométrie fait-elle voir qu’il a voulu