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Page:Weil - Sur la science, 1966.djvu/162

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entre des corps dépend seulement de la température et non de la nature des corps ; tel était, d’après Kirchhoff, le cas du rayonnement noir, c’est-à-dire le cas d’une enceinte close où la température est uniforme. Dès lors il suffisait apparemment de reconstruire mathématiquement un cas particulier de rayonnement noir favorable à une telle reconstruction pour avoir la fonction liant l’énergie à la température. Planck choisit à cette fin les oscillateurs de Hertz ; une première tentative échoua ; puis, cherchant la relation, non plus entre l’énergie et la température, mais entre l’énergie et l’entropie, il trouva que la dérivée seconde de l’entropie par rapport à l’énergie est proportionnelle à l’énergie. Mais, si dans le cas des petites longueurs d’ondes cette relation se trouva vérifiée par l’expérience, il apparut bientôt que pour les grandes cette dérivée seconde était proportionnelle au carré de l’énergie. Planck trouva facilement une formule enveloppant les deux relations ; mais cela ne le satisfit pas ; cette formule, il voulut la reconstruire. À cette fin, il adopta le point de vue de Boltzmann, à savoir que l’entropie, rapportée aux atomes, est la mesure d’une probabilité ; et il retrouva, pour cette probabilité, la formule même qu’il cherchait à retrouver, mais à condition de tenir compte de deux constantes, dont l’une avait rapport à la masse de l’atome, et dont l’autre, , n’était autre que cette constante h devenue si célèbre par la suite, et correspondait à une énergie multipliée par un temps. Une telle constante n’avait aucun sens par rapport à la mécanique classique, mais « c’est seulement grâce à elle qu’on pouvait connaître les domaines ou intervalles indispensables pour le calcul des probabilités » ; car « le calcul de la probabilité d’un état physique repose sur le dénombrement du nombre