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LA CONQUÊTE FRANÇAISE

aux blancs pour les engager à venir. Ils savent aussi qu’il y a des gens de Tombouctou avec eux.

— Les Touaregs ne nous veulent que du mal : à quoi bon les écouter ? réplique le cadi. Il faut au plus tôt envoyer une lettre à Kabara.

— Mais la route est certainement surveillée. Notre messager sera pris et tué.

— On peut aller à Kabara sans prendre la grande route.

— Soit ! finit par dire Hamdia. Faisons ainsi.

VUE GÉNÉRALE DU FORT BONNIER.

Le cadi rédige la lettre et écrit au commandant :

« Nous te faisons savoir : ce qui s’est passé dans la journée n’a pas été résolu par nous. Nous n’y avons pris part que contraints par les Touaregs. Dès que nous l’avons pu, nous nous sommes sauvés.

« L’unique résolution que nous avons prise est celle-ci : il y a un mois, lorsque nous avons appris l’arrivée de vos troupes à Ségou, les commerçants arabes de notre ville nous ont conseillé d’écrire à notre ancien maître, le sultan du Maroc, et de lui demander ce qu’il faut faire si les blancs se présentent. Les messagers sont partis pour Fez avec une caravane. La route est longue. Ils ne sont pas revenus encore.