LE PÔLE MEURTRIER[1]
I. — EXPÉDITION PRÉPARATOIRE (fin)
ardi, 28 février 1911. — Lève le camp à 6 heures du matin
et partis pour Safety Camp. Nous y trouvons tout le monde
glacé et découragé. Depuis notre départ, Wilson et Meares ont
éprouvé ici un mauvais temps constant, et depuis leur arrivée
Bowers et Oates n’ont pas été plus heureux. Voici deux jours
que le blizzard fait rage à ce camp.
Les poneys de Bowers sont tous vivants, mais combien piteuse est leur mine ! Le vent souffle de l’Est extrêmement froid. Nous n’avons aucune raison pour demeurer ici, aussi bien prenons-nous la résolution de partir tous pour la pointe de la Hutte. Vers 4 heures, les deux attelages de chiens s’ébranlent. Après quoi on prépare la mise en route des poneys. Quand leurs couvertures sont enlevées, les effets du blizzard sur ces animaux deviennent apparents. Tous sans exception sont terriblement amaigris.
Il est convenu que les chevaux suivront la trace des chiens et que notre escouade partira la dernière, puis que sur la banquise elle précédera les poneys. La traversée de cette nappe de glace m’est un sujet d’appréhension en raison de la fréquence des trous. À peine la cavalerie en route, Weary Willie, qui marche le dernier et qui ne traîne rien, s’abat. Tous nos efforts pour le relever demeurent infructueux.
- ↑ Suite. Voyez page 13.