Page:Le Tour du monde - 14.djvu/380

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a pas donné : à la feria on va acheter de tout, mais des nez, jamais. »

Puis une de ses compagnes ajouta :

Muchos van á la feria
A ver, y no compran nada.

« Beaucoup s’en vont à la feria pour voir, et reviennent sans rien acheter. »

Façade de l’hospice de la Caridad, à Séville. — Dessin de Gustave Doré.

Les enfants avaient aussi leurs divertissements : nous en vîmes des bandes qui s’amusaient à racler les cordes de guitares à quatre réaux (un franc), musique discordante que d’autres gamins accompagnaient en faisant vibrer le pandero et la zambomba : la zambomba, qu’on appelle aussi zompimpa, est un petit instrument qu’on entend dans presque toutes les fêtes andalouses : cet instrument de musique, d’une simplicité primitive, et qu’on dit emprunté aux nègres de la Havane, se compose d’un petit vase cylindrique en terre grossière, sur lequel est tendu, comme la peau d’un tambour, un morceau de parchemin ; au milieu de ce parchemin, est ménagée une toute petite ouverture dans laquelle glisse avec frottement un petit bâton qui rend un son plus ou moins désagréable, suivant qu’on l’agite avec plus ou moins de force.

La nuit s’avançait, et nous rentrâmes dans Séville escortés par des troupes de braves gens en liesse, qui riaient et chantaient en s’apostrophant, mais sans se quereller ; car il faut rendre cette justice aux Espagnols,