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souterraine avec la profondeur. En opérant sur toute la longueur du trou, il a reconnu que le thermomètre montait en moyenne d’un degré centigrade par vingt-sept mètres d’abaissement sous le sol, résultat conforme à la loi généralement admise par les physiciens qui comptent une élévation d’un degré du thermomètre pour vingt-cinq à trente-cinq mètres de descente verticale. Cette loi se vérifiant jusqu’aux plus grandes profondeurs connues, il n’est pas de raison pour qu’elle ne continue pas à être vraie au delà de cette limite, et il en résulte qu’à une lieue sous terre on a la température de l’eau bouillante, cent degrés ; à vingt lieues, toutes les roches, tous les métaux sont en fusion : ce qui explique les éruptions volcaniques, les tremblements de terre ; et, dans le passé de notre planète, le soulèvement des chaînes de montagne, les dislocations du sol, la formation des filons, l’origine des eaux thermales, etc.

« Mais la physique du globe n’a pas seule profité du sondage de la Mouille-Longe. La géologie des terrains houillers en a tiré aussi un grand enseignement. Ce que les spéculations de la science permettaient d’entrevoir, est aujourd’hui un fait que la pratique à vérifié et victorieusement démontré. Le terrain houiller, le charbon, existent entre le Creusot et Montchanin, et le mineur portera un jour son pic au fond de cette ancienne mer houillère, dont les richesses sont réservées à l’avenir. »


Plan d’un étage d’exploitation de la houillère de Montchanin. — Dressé par L. Simonin et Ed. Dumas-Vorzet d’après Manès.

Un ami à qui je racontais un jour la triste aventure de Gentet, me demandait ce qu’il était devenu. Les chefs du Creusot ont pris soin de ce brave serviteur en l’attachant à la surveillance des fours à coke, et ils ont également donné quelques soulagements à sa famille.


II

BLANZY ET LE MONTCEAU.


Le railway et les houillères. — Centre d’exploitation. — Installations élégantes. — Qualités de houille extraites. — Institutions philanthropiques. — Village des Alouettes. — Les ouvriers et les compagnies.

Le chemin de fer qui mène de Montchanin à Blanzy et au Montceau, marche de conserve avec le canal, et comme si ce n’était point assez, une large route de terre, traversant de belles campagnes, se mêle à la voie de fer et à la voie d’eau. Heureux le pays auquel une étoile propice a départi avec tant de prodigalité les voies de communication, qui sont la source la plus féconde de l’industrie et du commerce, et dont tant de localités en France sont encore déshéritées !

Les nouvelles houillères que nous allons parcourir forment le prolongement, vers le sud, de celle de Montchanin. C’est la portion la plus productive, la plus fertile de tout le bassin de Saône-et-Loire. Bien des points y sont encore vierges ; mais on peut dire que la bonne conduite et l’économie de l’exploitation le disputent à l’abondance et à l’excellente qualité du combustible.

MM. Chagot, dont le nom a été déjà prononcé parmi ceux des fondateurs du Creusot, ont créé aussi les mines de Blanzy et du Montceau, les dirigent encore et les ont portées au degré de prospérité qu’elles ont depuis longtemps atteint, et où elles n’ont cessé de se maintenir.