Page:Le Tour du monde - 15.djvu/208

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prenant, pour plaider notre cause, un coin de notre vieille Bourgogne, où l’industrie houillère et métallurgique est venue si favorablement se mêler à l’agriculture, sans que l’une ait jamais détruit l’autre, nous avons choisi le point au hasard ; le tableau eût été le même, on le sait, à Saint-Étienne ou à la Grand’Combe. Différentes circonstances nous ont par deux fois amené dans la Saône-et-Loire en 1865, et nous avons vu là les éléments d’un récit qui pouvait être à la fois nouveau et intéressant pour les lecteurs du Tour du Monde. À part quelques exceptions, les voyageurs les ont jusqu’ici promenés bien loin de l’horizon national. Et cependant notre pays est encore ce que nous connaissons le moins. Les Parisiens qui, chaque été, courent pérégriner au loin sous prétexte de villégiature, ignorent les magnifiques horizons de Paris. On pourrait leur appliquer justement le mot fameux de Socrate à ses disciples, en les invitant à commencer par se connaître eux-mêmes.


Empreinte de plante fossile sur un schiste houiller des mines du Montceau (Annularia longifolia, Ad. Brongniart ; Annulaire aux longues feuilles). Dessin de Rapine d’après nature et en vraie grandeur.

Pour nous, si dans les pages qui précèdent, et mû par les considérations que nous venons de présenter, nous avons pu jeter quelque intérêt dans notre récit, nous savons que c’est au choix du sujet qu’en reviendra tout le mérite. La seule chose que puisse revendiquer l’auteur, est l’essai qu’il a voulu faire d’élever par quelques considérations générales une question qui touche à l’intérêt général ; mais cet essai est-il heureux, et la moralité dans les fables, comme dans les récits de voyages, n’est-elle pas ce qu’on lit le moins ?

L. Simonin.