Page:Le Tour du monde - 15.djvu/229

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les antiennes sont souvent même chose que les répons, ce sont des lectures ou des portions de plain-chant exécutées à deux chœurs alternatifs ainsi que l’indique le mot répons (ou responsiones ou responsoria) ; souvent aussi les antiennes et les répons remplacent les leçons. On pourrait même dire, je crois, que psaumes, leçons, antiennes, répons, sont presque même chose quant au texte, et que le nom qu’on leur donne varie selon la situation où on les exécute, selon la façon dont les voix sont réparties et selon la manière dont la musique les a traités.

Les lamentations, au contraire, sont très-dissemblables de ce qui précède. Le texte est le plus souvent celui de Jérémie ; et si les morceaux indiqués ci-dessus sont presque toujours en plain-chant, les lamentations sont ordinairement, à la Sixtine, en musique moderne, et par ce mot j’entends la musique de l’époque de Palestrina. Une des choses les plus curieuses de ces lamentations, c’est que les chanteurs chantent, comme paroles du texte, le titre des chapitres et les numéros des versets.


Le pape portant le Saint-Sacrement, à la Sixtine. — Dessin de Émile Bayard.

Un des grands caractères qui distinguent aussi les variétés de cette musique de la Sixtine, c’est la manière dont la phrase finale est écrite ; il faut bien distinguer sur quel degré se fait la cadence. Souvent la forme de cette cadence ne cadre pas avec les habitudes de nos oreilles remplies par la sonorité moderne, et, de cette éducation que chacun reçoit à son insu, vient en grande partie le peu de sympathie de la majorité du public pour cette musique du plain-chant.

Les ténèbres ont leur origine dans les adorations secrètes et poursuivies des premiers chrétiens ; les cierges qui figurent dans ces cérémonies ont plusieurs signifi-