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— Si seulement le capitaine Duplessis était ici !

Avec inquiétude nous regardions le réduit où notre lieutenant s’était enfoui.

À ce moment même, le lieutenant Wahl ouvre la porte toute grande et s’avance, revêtu de sa longue capote d’ordonnance, sanglé dans son ceinturon, le sabre au côté, avec une crânerie que nous ne soupçonnions guère.

— Nous sommes, nous dit-il, à une heure grave. L’ennemi nous croit à bout de force, démoralisés : il donne l’assaut. Montrons-lui que nous faisons bonne garde et que nous sommes dignes de la mission qui nous est confiée. Le fort des Perches pris par l’ennemi, c’est Belfort qui succombe : défendons-le jusqu’à notre dernière goutte de sang. Vous connaissez tous vos places de combat. Que chacun s’y rende sans bruit. Marchez à plat ventre, qu’on ne puisse vous apercevoir du dehors. Quoi-