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considérablement le tir du château. Il était convenu qu’on n’y aurait recours qu’à la dernière extrémité et certaines pièces étaient pointées d’avance pour pouvoir tirer, en cas d’attaque nocturne, juste dans les fossés.

Ce signal fut donné avec un plein succès. Les Prussiens étaient à peine dans les fossés des Hautes-Perches qu’une pluie de fer et de feu tombait sur eux qui les mit dans le plus grand désarroi. Une sortie de la garnison acheva de précipiter leur fuite. Au-delà des glacis, sur la gauche, du côté de Pérouse où nous les poussions, ils ignoraient qu’une forêt de jeunes arbres avait été rasée à hauteur du genou, les arbres épointés et reliés entre eux par des fils de fer. Les malheureux s’empêtraient dans ces fils. Quelques-uns s’empalèrent pour ainsi dire sur les tiges épointées. Parmi les morts qu’on releva le lendemain, à côté de ceux tués par les balles ou les