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obus, on en trouvait qui n’avaient pas été touchés. Ils étaient morts, de peur peut-être ou de froid, car il fit terriblement froid cette nuit-là.

Je crois que cinq à six hommes furent blessés de notre côté, tandis que plus de 250 à 300 ennemis jonchaient les abords des Hautes-Perches.

Les Prussiens demandèrent à enlever leurs morts, ce qui leur fut refusé, mais nous offrîmes de nous charger de leur sépulture.

Une suspension d’armes fut convenue de six heures du matin à six heures du soir. Elle fut beaucoup trop courte. La terre gelée s’ouvrait difficilement sous la pioche. À six heures exactement, quand un coup de canon, prélude d’un violent bombardement, vint nous annoncer la fin de l’armistice, beaucoup de cadavres gisaient encore sur le sol. Ils y restèrent et furent la proie des loups et des corbeaux.