Les Œuvres de François Rabelais (Éditions Marty-Laveaux)/LeQuartLivre/Commentaire

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TOME II

(pages 245-510)

LE QUART LIVRE

Page 245. Reproduction figurée du frontispice de rédition séparée de 1552. Pour la description de cette édition et des précédentes, voir notre bibliographie. En lisant ce livre, il est bon d’avoir continuellement sous les yeux la Briefue declaration d’aucunes dictions plus obſcures… attribuée avec assez de vraisemblance à Rabelais. Voyez t. III, p. 194-207.

L. 4 : Bon. 1548 : Noble.

L. 8 : Venim. Ce mot est orthographié ainsi dans la marque de Fezandat que porte ce volume. Brunet, en la reproduisant, donne venin, qui peut se trouver sur certains ouvrages ; mais venim, seul indiqué dans le Dictionnaire françois-latin de 1539, est plus en rapport avec les dérivés venimeux, envenimer, comme aujourd’hui encore parfum avec parfumer.

L. dernière : Auec priuilege du Roy. Il est en tête du tiers livre imprimé la même année, par le même libraire, et s’applique, non seulement aux livres de Rabelais déjà publiés, mais à « ceulx qu’il delibere de nouuel mettre en lumiere. » (t. II, p. 4). Cette autorisation si étendue et si explicite n’empêcha pas le Parlement de poursuivre le quart livre le 1er mars 1552 (1551 vieux style). Voyez t. III, p. 420, et le Commentaire.

Page 247, l. 1 : A… Mon Seigneur Odet. Cette dédicace et le prologue qui la suit n’ont paru que dans l’édition de 1552. Celle de 1548 était précédée d’un autre prologue. Voyez t. III, p. 185-193, et le Commentaire.

Page 248, l. 9 : Comparée à vn combat, & farce. Hippocrate dit seulement (Des Épidémies, VI.) : « L’art se compose de trois termes : la maladie, le malade et le médecin. »

L. 11 : M’eſt ſoubuenu d’vne parolle de Iulia. Voyez Macrobe, Saturnales, II, 5.

Page 249, l. 2 : Reubarbarif. Équivoque sur le mot rhubarbe écrit reubarbe par Rabelais et ses contemporains. Voyez le Glossaire.

L. 21 : Eſt par Herophilus blaſmé Callianax. Rabelais, qui probablement cite de mémoire, confond un peu les faits. Voici le passage de Galien (liv. IV, commentaire sur le VIe liv. d’Hippocrate Des maladies épidémiques, édit. de Chartier, t. IX, p. 482) : « Quelques médecins tiennent des discours d’une fatuité incroyable semblables à ceux que cite Zeuxis du livre de Bacchius, où cet auteur a rapporté les paroles et les actions d’Hérophile et de ses sectateurs. Il raconte de Callimax l’Hérophilien, que voyant un malade qui lui disait : « Mourrai-je ? — Oui, lui répondit-il par un vers grec, oui sans doute, à moins que vous ne soyez le fils de Latone. » À un autre malade qui lui demandait la même chose, il répondit : « Patrocle est bien mort, qui valait infiniment mieux que vous. » Les vers sur Patrocle sont dits par Achille dans l’Iliade, II, 21. Quant au vers où il est question des enfants de Latone, on ignore d’où il est tiré. Enfin le passage de Pathelin se trouve dans la scène où il s’adresse au drapier que, dans son prétendu délire, il prend pour son médecin (p. 45).

Page 250, l. 25 : Διάϐολος. Mot qui signifie calomniateur et diable.

L. 32 : Anagnoſte. Ce lecteur de François Ier est Pierre du Châtel, évêque de Tulle, de Mâcon, puis d’Orléans, alors favorable aux doctrines protestantes.

Page 251, l. 1 : Lon m’en a aulcuns ſuppoſé faulx & infames. Voyez le Priuilege en tête du tiers livre, t. II, p. 3.

L. 4 : Vn N. mis pour vn M. Voyez ci-dessus, p. 240, la note sur la l. dernière de la p. 110.*
* Son ame s’en va à trente mille panerées de diables. On lit encore à la fin de la page suivante : « ſon ame s’en va à trente mille charrettées de Diables, » et au commencement du chapitre suivant : « qu’il ne damne ſon ame. » Dans tous ces passages l’édition de 1552 donne bien ame, mais il y avait aſne dans celle de 1546. Dans son épitre adressée, le 28 de janvier 1552, à monseigneur Odet, en tête du quart livre (t. II, p. 251), Rabelais ne se reconnaît point responsable de cette facétie, qui avait été prise au tragique, et il dit que François Ier « auoit eu en horreur quelque mangeur de ſerpens, qui fondoit mortelle hæreſie ſus vn N. mis pour vn M. par la faulte & negligence des imprimeurs. »

Il faut reconnaître que Rabelais était le vrai coupable. Ses imitateurs ne s’y sont pas trompés et ont renouvelé cette dangereuse plaisanterie : « Il ne voulut pas ſe donner au diable apres ſon aſne. » (Moyen de parvenir, p. 67.) — Le Mondain. « Ie ne m’ébahi plus maintenant ſi tu n’as dit gueres de bien de ceus qui conſeruent la ſanté du cors, que meſme tu fais tant peu de comte des autres qui gardent celle de l’ame. Le Democritic. Comment la ſelle de l’aſne, dis-tu ? Quant eſt de moy ie n’ay aſne ni aſneſſe. Le Cosmophile. Ie di celle de l’ame, c’eſt à dire la ſanté de noſtre ame. » (Jacques Tahureau, Premier dialogue du Democritic, p. 93, édit. Lemerre)

Page 253, l. 7 : Gens de bien… Ie ne vous peuz veoir. Voyez ci-dessus, p. 168, la note sur la l. 3 de la p. 232.* Cette espèce de dicton a été bien souvent répétée : « Ha ! gens de bien, ie ne vous puis voir, mon chappeau eſt percé. » (Du Fail, t. I, p. 297.) — « Bonnes gens, je ne vous puis voir, comme dit Maiſtre François dans ſon livre. » (La Fontaine, Lettres, au prince de Conti, nov. 1689)

*

L. 10 : Bien & beau s’en va Quareſme. Cette formule est le titre d’un des jeux de Gargantua. Voyez t. I, p. 82.

Page 254, l. 2 : Meſpris des choſes fortuites. Budé a écrit un traité : De Contemptu rerum fortuitarum.

L. 18 : Ιητρὸς… βρύων. Plutarque, dans son Discours contre l’épicurien Colotès, attribue ce vers à un tragique grec qu’il ne nomme point.

L. 29 : Plus brauement ſe vantoit Aſclepiades. Voyez Pline, VII, 37.

Page 255, l. 22 : Tant riche royaulme. Il y a un premier tirage de ce prologue, dans lequel après riche on lit : & triumphant, et où les épithètes grand, victorieux & triumphant (l. 25) n’accompagnent pas le nom de Henri II. Elles ont probablement été ajoutées lorsqu’il fut entré victorieux dans Metz le 18 avril.

Page 258, l. 18 : Demandans reſtabliſſement de leurs cloches. Les habitants de la Guyenne s’étant révoltés contre la gabelle, on leur avait retiré leurs cloches en 1549. Rabelais n’avait garde d’oublier leurs réclamations, qui semblent fournir une suite au discours de Janotus à Gargantua.

L. 20 : Aberkeids. « Vilifiés, » dit la briefue declaration. Les commentateurs n’ont accepté ni ce texte, ni cette traduction, et veulent changer l’un et l’autre ; mais tous, même Régis, y perdent leur… allemand. Ce qu’il y a de sûr c’est que le sens réclame un mot opposé à invincible, et que vilifié, avili, est, à ce point de vue, fort satisfaisant.

L. 34 : Rameau & …Galland. Galland venait de mêler Rabelais à leur querelle en écrivant en 1551, dans sa réponse à une harangue de Ramus (7e ft. vo) : « Melior pars eorum qui haſce nugas lectitant. Rame… non ad fructum aliquem ex iis capiendum, ſed veluti vernaculos ridiculi Pantagruelis libres ad luſum & animi oblectationem lectitant. »

Page 259, l. 6 : Et habet… mentem. « Et ta mentule a de l’esprit. » Jeu de mots entre mentula et mens, esprit, intelligence. Voy. ci-après la note sur la p. 263.

L. 26 : Le Renard par ſon deſtin ne doibuoit eſtre prins. Voyez Pollux (Onomascicon, V, 5) et Pausanias (IX, 19). Furetière a reproduit ce récit à la fin du Roman bourgeois (liv. II, p. 132, éd. Jannet.) : « Le hazard voulut qu’un jour le chien fée fut laſché ſur le lièvre fée. On demanda là-deſſus quel ſeroit le don qui prévaudroit : ſi le chien prendroit le lièvre, ou ſi le lièvre échapperoit du chien, comme il eſtoit écrit dans la deſtinée de chacun. La réſolution de cette difficulté eſt qu’ils courent encore. »

Page 260, l. 13 : Pierre du coingnet… pour meſmes cauſez petrifié. Voyez Satyre de maiſtre Pierre du Cuignet ſur la Petromachie de l’Vniuerſité de Paris, Œuvres poétiques de Joachim du Bellay, t. II, p. 408, La Pléiade françoiſe.

Page 263, l. 9 : O belle mentule. Voyez ci-dessus la note sur la l. 6 de la p. 259.*

* Et habet… mentem. « Et ta mentule a de l’esprit. » Jeu de mots entre mentula et mens, esprit, intelligence. Voy. ci-après la note sur la p. 263.

Page 265, l. 8 : En ay ie ? Il disait ce « petit mot » en montrant sa coignée, comme Pathelin (Farce de Pathelin, P. 25) en montrant à sa femme le drap qu’il lui avait promis de se procurer, et qu’il venait de dérober au marchand.

Page 268, l. 2 : Les mules au talon. Ce sont les engelures. On lit dans la proclamation du roi des fous à Poligny (1494) : « Pauures gens allant à pied, faute de cheual, ayant les mules au talon, faute de ſouliers. » Cette expression entrait souvent dans des imprécations rotesques, grossièrement rimées. Les enfants du Jura criaient jadis aux montagnards :

Montagnon la rougne,
Quatre pieds de chougne (crotin)
La mule aux talons
Grave montagnon.

Voyez Toubin, Supplément au dictionnaire des patois jurassiens, aux mots chougne et mule. Mémoires de la Société d’émulation du Jura.

Page 269, l. 4 : Au iour des feſtes Veſtales. Le 9 juin.

Page 271, l. 18 : Quand Iſrael. Ps. 113, traduit en vers par Cl. Marot.

Page 272, l. 32 : Suedes. Il y a : Suèves (Suevorum) dans les auteurs que cite Rabelais.

Page 275, l. 4 : Vn Tarande, que luy vendit vn Scythien. Il y a veſdit dans notre texte, mais c’est une faute d’impression. Voyez la description du Tarande dans Pline, VIII, 34. On trouve dans le même livre des détails sur la plupart des animaux dont il est question ici. Il faut remarquer que Rabelais a le soin de placer toutes ces merveilles dans l’île de Medamothi. « nulle part. »

Page 278, l. 25 : Partement. Ainsi dans 1552. 1548 : portement, qui paraît préférable et qui se trouve à la page précédente, l. 26, et à la page suivante, l. dernière.

Page 279, l. 30 : La moytié du tout. — … πλέον ἤμισυ παντὸς. (Travaux et jours, v. 40.) Rabelais semble avoir eu en vue cette autre maxime : Ἁρχὴ τὸ ἤμισυ παντός, attribuée par erreur à Hésiode.

Page 286, l. 20 : Chapitre general des Lanternes. Tous les commentateurs, même les plus réservés quant aux interprétations historiques, s’accordent à voir dans ce chapitre général, convoqué pour « la fin de Iuillet, » où l’on devait « profondement lanterner, » et d’où l’on revenait par le mont Cenis (t. II, p. 297, l. 20), le concile de Trente dont la sixième session avait été convoquée pour le 29 juillet 1546.

Page 289, l. 1 : Comment… Panurge marchande auecques Dindenault vn de ſes moutons. Le récit qui occupe ce chapitre et les deux suivants est connu de tout le monde. La locution proverbiale : « les moutons de Panurge, » appliquée à ceux qui suivent sans réflexion l’exemple qui leur est donné, l’a rendu populaire. L’idée en est empruntée à Merlin Coccaie, qui raconte dans sa XIe macaronée l’expédient de Cingar pour se débarrasser des moutons et des marchands qui encombraient l’embarcation dont il avait besoin :

Fraudifer ergo loquit paſtorem Cingar ad vnum :
Vis, compagne, mihi caſtronem vendere graſſum ?…

Dans le conte de L’Abbesse. La Fontaine met en vers l’histoire des moutons de Panurge, et dans L’Ours & les deux Compagnons, il y fait allusion par ce vers :

Dindenaut priſoit moins ſes Moutons qu’eux leur Ours.

L. 9 : Si la chorde ne rompt.

Nous allons voir beau ieu, ſi la corde ne rompt.

Page 290, l. 7 : De haulte greſſe. Voyez ci-dessus, p. 62, note sur la l. 21 de la p. 5.*

*

L. 14 : Voire. Selon Le Duchat, c’est ici une raillerie dirigée contre Calvin ; et Burgaud des Marets a cité un passage du catéchisme de ce réformateur pour prouver qu’en effet l’enfant y répond presque toujours au ministre : « voire ou je l’entends ainsi. » Cette critique de détail n’est donc point sans vraisemblance ; mais il faut se garder de partir de là pour identifier Calvin avec Dindenault, comme le fait Éloi Johanneau, et pour voir dans le débat entre Panurge et le marchand de moutons la dispute des catholiques et des calvinistes au sujet de l’agneau divin mangé dans la sainte cène.

Page 291, l. dernière : Nouueaulx Henricus. « Les Henris, monnaie d’or frappée par Henri II seulement, le furent pour la première fois en vertu d’une ordonnance de 1549 (31 janvier 1548, v. st.) ; une seconde émission eut lieu en 1551. » (Cartier, numismatique, p. 347)

Page 292, l. 19 : Clericus vel adiſcens. « Clerc ou étudiant. » — « Dindenault, jaloux de montrer sa science, observe Burgaud des Marets, dit que les mots latins ita et vere (oui, vraiment) signifient choux, poireaux. » Il est difficile en effet d’expliquer autrement ce passage ; mais il doit y avoir quelque jeu de mots que nous ne comprenons plus. Vere fait probablement allusion aux poireaux qui sont verts.

Page 296, l. 17 : Le plus ſot… animant. — Ηάντων ναὶ τῶν τετραπόδων ϰάϰιστον ἐστι.

Page 297, l. 28 : Thibault l’aignelet ?… Regnauld belin. Le premier est le berger de la farce de Pathelin ; le second est, suivant les commentateurs, le Regnault de la chanson citée par Rabelais, t. I, p. 152, l. dernière ; mais cette conjecture est fort douteuse.

L. 30 : Tour de vieille guerre.

C’eſt tour de vieille guerre.

Page 298, l. 17 : Mihi vindictam. « A moi la vengeance… » Allusion à ce passage de S. Paul (Épître aux Hébreux, X, 30) : « Scimus enim qui dixit : Mihi vindicta, et ego retribuam. »

Page 299, l. 14 : As de treuffles. « Le nez de mon bisaïeul était absolument pareil aux nez de tous les hommes, femmes & enfants que Pantagruel trouva habitant l’île d’Ennasin… il était fait, monsieur, comme un as de trèfle. » (Triſtram Shandy, liv. III, ch. LXXVI)

Page 300, l. 17 : Maigre. Il s’agit ici du poisson appelé sèche ou ombre. Ce chapitre ne se compose presque que de jeux de mots assez fades et très libres.

L. 23 : N’eſt ce Eſtrille fauueau ? « C’est ici l’ame du vieux rebus composé d’une étrille, d’une faulx & d’un veau… On le trouve dans ces vers de Marot, qui font de sa 2. Épître du Coq à l’âne :

Vne eſtrille, vne faulx, vn veau,
C’eſt à dire eſtrille Fauueau,
En bon rebus de Picardie.

Mais Durand Gerlier, Libraire à Paris, se l’étoit approprié avec la Devise dès l’an 1489. Voiez la Caille, Hist. de l’Imprimerie, p. 65. » (Le Duchat)

L. 32 : Ma coingnee. Voyez les équivoques du même genre, t. II, p. 262 et 263.

Page 301, l. 2 : La grande manche. Voyez ci-dessus, p. 226, la note sur la l. 5 de la p. 26.*
* Plus ayment la manche que le braz. Jeu de mots sur manche, pris au sens de mancia, italien, pour épingles, paragante, présent. Ailleurs (t. II, p. 301) Rabelais parle de « la grande manche que demandent les courtiſanes Romaines. »

Page 305, l. 20 : Bren, c’eſt merde à Rouan. Bouchet (XIIIe serée) complète ce dicton par : « qui ne la mange aux faux-bourgs. »

Page 306, l. 15 : Da iurandi. Voy. ci-dessus, p. 167, la note sur la l. 30 de la p. 231.*

L. 18 : L’harmonie des contrehaſtiers. Le ravissement de frère Jean à ce « branlement » et à cette « harmonie » semble une sorte de parodie rabelaisienne de l’harmonie des sphères si éloquemment décrite par Platon, et aussi par Cicéron dans le Songe de Scipion.

L. 20 : Seriuice du vin. Voyez ci-dessus, p. 125, la note sur la l. 2 de la p. 105.*

L. 20 : Beau… via. « Heureux les immaculés dans la voie. » (Ps. 118). Il s’agit ici de ceux qui ont la chance de ne pas se tacher dans le chemin de la cuisine.

Page 307, l. 8 : Vingt ans. 1548 : Douze. C’est-à-dire vers 1532 ou 1536. Cette dernière date est celle des lettres de Rabelais écrites de Rome. Il est probable que lors de ce voyage en Italie il passa par Florence.

Page 308, l. 8 : Afriquanes. Expression purement latine : « Senatus consultum fuit vetus, ne liceret Africanas in Italiam advehere. » (Pline VIII, 18). Dans l’édition de 1548 on trouve à la ligne suivante, après le mot semble : ou bien ours lybistide.

L. 9 : Ce qu’ilz appellent Tygres. On voit qu’à cette époque le mot tigre, qui figure pourtant en 1539 dans le Dictonnaire Françoiſlatin d’Estienne, était peu usité. Cela se trouve confirmé par ce passage des Voyages de Montaigne, écrit en 1580, et où se trouve une description de la même ménagerie : « Nous y viſmes (à Florence) l’eſcurie du grand Duc… auſſi vn chameau, des lions, des ours, & vn animal de la grandeur d’vn fort grand matin de la forme d’vn chat, tout martelé de blanc & noir, qu’ils noment vn tigre. » (Édit. in-4o de 1774, p. 109)

L. 17 : Par ſainct Ferreol d’Abbeuille, les ieunes bachelettes de nos pays ſont mille foys plus aduenentes. Saint Ferréol est invoqué ici parce qu’il était regardé comme protégeant l’élève et l’engraissement des oies. « les vns diſent que ſaint Feriol eſt le plus habile du monde à garder les oyes. » (H. Estienne, Apologie pour Hérodote, c. XXXVIII). La Fontaine partageait un peu les opinions de « Bernard lardon » en archéologie :

Charmans objets y ſont en abondance (à Rheims).
Par ce point-là je n’entends quant à moy
Tours ny portaux, mais gentilles Galoiſes.

(La Fontaine, Les Remois)

Page 309, l. 3 : Auoir leu. Voyez Plutarque, Apophtegmes, et Propos de table, IV, 4.

Page 310, l. 1 : Paſſa Procuration. Terme de droit qui forme ici un jeu de mots. Il ne faudrait pas croire que les violentes attaques auxquelles se livre Rabelais contre les Chicanous étaient une nouveauté. Avant lui, non seulement les satiriques, mais les prédicateurs, tels que Menot et Maillard, avaient poursuivi de leurs invectives, gens de justice, juges, avocats, procureurs, sergents. Voyez H. Estienne, Apologie pour Hérodote, c. VI. — Pierre le Loyer, angevin, dans sa Néphélococugie, imitation fort amusante de la comédie des Oiseaux, d’Aristophane, a substitué au sycophante un personnage nommé Chicanoux, inspiré par ce chapitre. Voyez Egger, Hellénisme en France, t. II, p. 12.

L. 22 : Femmes & enfans.

Frappez. J’ay quatre enfans à nourrir.

Page 312, l. 32 : La couſtume obſeruee en toutes fianſailles. « Apres les coups de poings de fiançailles, à la mode du païs, Claribel changea le dueil de ſon pere, pour les ioyes d’vn nouueau mariage, « (Yver, poitevin, Le Printemps d’Yver, journée 5)

Page 313, l. 5 : Anneau d’argent gros & large. Servant de cachet, de sceau.

Page 315, l. 5 : Eſgue orbe. « Equa orba. » Chicanous parle comme l’écolier limousin. C’est, aux yeux de Rabelais, un nouveau grief contre lui.

Page 316, l. 20 : La monſtre de la diablerie. « L’exhibition, l’essai, la répétition, comme nous dirions aujourd’hui. » (Burgaud des Marets). Cette remarque n’est pas exacte. Cette « monſtre » eut lieu « parmy la ville & le marché. » Le nom d’« exhibition » peut, à la rigueur, convenir, mais non celui de « répétition. » C’était une annonce et un cortège, ce que les entrepreneurs de cirques forains appellent « le tour de ville. »

Page 317, l. 4 : Hic… biſacco. « Celui-là est de patrie et de race bélitre, qui a coutume de porter des bribes dans un antique bissac. »

Page 318, l. 5 : La diablerie de Saulmur, de Doué. Voyez ci-dessus, p. 226, la note sur la l. 2 de la p. 27,* et, p. 227, la note sur la l. 28 de la p. 28.*

* La paſſion de Saulmur. Cette représentation de la Passion a eu lieu en 1534. Jean Bouchet, l’ami de Rabelais, donne à ce sujet de curieux détails, dans son Epiſtre LXXXIX. Voyez Histoire du théâtre en France : les mystères, par L. Petit de Julleville, t. II, p. 125-127. — Ailleurs (t. II, p. 318), Rabelais cite avec éloge « la diablerie de Saulmur. »

* Ieuz de Doué. Cette « diablerie » de Doué, petite ville de Maine-et-Loire, à vingt kilomètres de Saumur, faisait partie d’une représentation de la Passion. « Plus hideux & villains que les Diableteaux de la paſſion de Doué, » dit Rabelais dans le Quart livre. (t. II, p. 454)

Page 323, l. 13 : Saincts OO. Prières qu’on faisait pendant les neuf jours précédant Noël, et qui commençaient par O : « O Sapientia… O Adonaï… O Radix… »

Page 324, l. 30 : Seigneur de la roche Poſay. « Jean Châtaigner, Seigneur de la Roche-Posay, de S. Georges de la Roche-Faton, & de Bernay, Maître d’Hôtel des Rois François I. & Henri II. Il boitoit depuis l’année 1552, qu’étant guidon de la Compagnie de Gensdarmes du Bâtard de Savoie, il eut la jambe cassée d’un coup de mousquet au siége de Pavie. Voiez les Obséques du Roi François I, p. 39. de l’Hist. généal. de Sainte-Marthe, l. 30, & les Mémoires de Martin du Bellai, l. 2. » (Le Duchat)

Page 325, l. 5 : Ieu n’eſt ce.

… Il vauldroit mieulx employer ſa ieuneſſe
Pour auoir cerfz à force ; car ieu n’eſſe
De pourſuyuir biches blanches…

(Guillaume Cretin, Poéſies, édit. Coustelier, p. 109)

L. 15 : Monſieur le Roy (ainſi ſe nomment Chiquanous). Leur titre était « sergents le Roi, » c’est-à-dire sergents du roi. Roche-Boisseau appelle aussi « Monſieur le Roy » un sergent de Douai, dans les Aventures du baron de Fæneſte, liv. III, c. 5 : De la Roche-Boiſſeau & des Sergents.

L. dernière : Le philoſophe Samoſatoys. Lucien de Samosate, dans le dialogue intitulé : Les Lapithes.

Page 326, l. 17 : Les nopces de Baſché en prouerbe commun. « Là dedans y a bien pis qu’aux noces de Bâché. » (D’Aubigné, Aventures du baron de Fæneſte, liv. III, c. 5.) Cette expression se trouve aussi dans Bouchet (l. I, 3e serée, p. 108, et l. III, 27e serée, p. 203). Lacurne de Sainte-Palaye cite ce dernier passage dans son glossaire. Son éditeur, qui semble n’avoir pas Rabelais fort présent, hasarde, à ce sujet, cette note étrange : « Baſché ne ſeroit-il pas pour bazoche, comme baſchea eſt pour baſilica ? »

Page 327, l. 18 : L. Neratius. Voyez Aulu-Gelle, XX, 1.

Page 328, l. 13 : Io, io, io. « Moi, moi, moi. » On ne devine pas bien pourquoi ils emploient ce mot italien.

L. 30 : Il en embourſoit tous iours vingt huict & demy.

… Et ſi dans la Province
Il ſe donnoit en tout vingt coups de nerfs de bœuf,
Mon Pere pour ſa part en embourſoit dix-neuf.

Page 331, l. 1 : Thohu & Bohu. Ces mots hébreux, expliqués dans la briefue declaration, sont tirés du commencement de la Genèse : « Et terra erat solitudo (tohu) et inanitas (bohu). »

Page 332, l. 16 : Celtes… François. 1548 : Gymnozophiſtes d’Indie.

Page 333, l. 3 : Meta ta phyſ. Transcription abrégée du titre grec de la métaphysique d’Aristote, intitulée μετὰ τὰ φυσιϰά simplement parce qu’elle était placée après la physique.

L. 16 : Mort par eſtre mords. Jeu de mots : mort pour avoir été mordu. L’épitaphe mentionnée par Rabelais se lit dans une église de religieux Augustins. Le Duchat nous l’a donnée d’après plusieurs voyageurs :

Hospes, disce novum mortis genus, improba felis,
Dura trahitur, digitum mordet, et intereo.

Elle avait sans doute frappé Rabelais lors de son séjour à Rome.

L. 20 : Quenelaut… tiré. 1548 : Quignemauld, normand medecin, grand aualeur de pois gris & berlandier treſinſigne, lequel ſubitement à Monſpellier treſpaſſa par faute d’auoir payé ſes debtes & pour auec vu trancheplume de biès s’eſtre tiré. La dernière rédaction, beaucoup moins satirique que la première, nous donne probablement le nom véritable de ce médecin, travesti d’abord en Guinemauld, c’est-à-dire qui guigne, qui regarde, qui guette les maux, les maladies.

L. 23 : Philomenes. Voyez ci-dessus, p. 116, note sur la l. 11 de la p. 73.*

*

Page 334, l. 3 : Spurius Saufeius. Ce personnage est ainsi nommé par Fulgose, IX, 12. Pline (liv. VII) l’appelle Appius Saufeius.

L. 17 : A la gueule d’vn four chauld. Quolibet populaire, que Rabelais n’a pas inventé et dont on trouve des équivalents :

Comme elle fiert & tambure !
Que ne ſont ſes deux poings de beurre,
Droict au meilleu d’vng four bien chault !

(Farce des cinq Sens. Anc. Théât. Fran. t. III, p. 311.)

L. 25 : Enig & Euig. Ces deux expressions ont reçu dans la briefue declaration une interprétation inexacte. Enig (einig) signifie aucun ; et ewig, perpétuel.

Page 335, l. 1 : Comment Pantagruel euada vne forte tempeſte en mer. On trouvera dans le glossaire l’explication de tous les termes de marine contenus dans ce chapitre et dans les suivants. Nous profiterons des explications et des critiques de Jal dans son Glossaire nautique et dans le neuvième mémoire de son archéologie navale, consacré au « nauiguaige » de Pantagruel.

L. 4 : Neuf Orques. 1548 : Vne ; ce qui est d’accord avec ce qu’on trouve au chapitre suivant (p. 340, l. 8) : la Orque. Il est probable que dans l’édition de 1552 Rabelais a changé une en neuf, pour augmenter le nombre des moines, et qu’il a oublié de modifier le second passage.

L. 13 : Toute bonne fortune. Il est plaisant de voir les heureux présages que Panurge tire de la présence des moines rapidement démentis.

Page 336, l. 31 : Inuocqua… s’eſcria. 1548 : Inuoca les deux enfans beſſons de Leda, & la cocque d’œuf, dont ilz furent eſclouz & s’eſcria.

Page 337, l. 1 : Nous ne boirons tantouſt que trop. « Quidam orta tempeſtate in mare, cœpit avidiſſime comedere carnes ſalitas, dicens hodie plus ſe habiturum ad bibendum quam nunquam antea. » (Bebelius, Facéties.)

L. 17 : Le declaira bien heureux. Panurge prête ici plaisamment ses pensées au philosophe stoïcien. Plutarque (Comment on pourra apercevoir si l’on profite dans l’exercice de la vertu, II) et Diogène Laërce (Vies des philosophes) racontent seulement que, pendant une tempête, Pyrrhon montra à ses amis un jeune porc qui mangeait tranquillement de l’orge, disant que le sage devait imiter son impassibilité.

L. 27 : Tout eſt frelore bigoth.

Eſcampe toute frelore
La tintelore frelore,
Eſcampe toute frelore, bigot !

(La Guerre, par Jannequin. Leroux de Lincy, Recueil de Chants historiques français, t. II, p. 67)

Tallemant des Réaux (t. I, p. 329, note 3) indique « l’air : Biby, tout eſt frelaure, » qu’il attribue à la chanson de la duché de Milan. Frelore, corruption de l’allemand verloren, perdu ; bigoth, par Dieu !

Page 341, l. 6 : Conſummatum eſt. « Tout est consommé. » Paroles du Christ sur la croix.

L. 22 : Vache ne veau. Le proverbe rimé est :

Entre Quande & Montſoreau,
Là n’y paiſtra vache ne veau.

Voyez, plus loin, p. 357, l. 13, comment Panurge explique son vœu lorsque la tempête est passée.

Page 343, l. 3 : Hau Tigre. 1548 : Ho, bougre, bredache de tous les diables incubes succubes & tout quand il y a.

L. 8 : Tempeſtatif. 1548 : marin. Ce mot a sans doute été changé pour éviter la répétition avec fol marin deux lignes plus haut.

L. 11 : Talemouze, &… 1548 : Talemont & que… L’abbaye de Talemont est en Touraine. Si dans la seconde édition elle est changée en Talemouze, c’est probablement pour faire par cette finale une sorte d’équivoque au gentil mouſſe à qui frère Jean la destine. Le Duchat entend par l’abbaye de Talemouse celle de Saint-Denis où se font les gâteaux appelés talmouses.

Page 344, l. 30 : Mon tirouoir. Voyez ci-dessus, p. 77, note sur la l. 15 de la p. 21.*

*

Page 347, l. 6 : Sichee,… Deiphobus,… Hector. Ces trois cénotaphes sont indiqués par Virgile dans l’Énéide :

....Inhumati venit imago
Conjugis…
(I, 353)
Tunc egomet tumulum Rhæteo in littore inanem
Constitui…
(VI, 505)
Ante urbem (Butroti) in Iuco, falsi Simoentis ad undam,
Libabat cineri Andromache, Manesque vocabat
Hectoreum ad tumulum…
(III, 302)

L. 8 : Hermias & Eubulus. Voyez Diogène Laërce, Vie d’Aristote.

L. 9 : Euripides. Voyez Pausanias, II, et l’Anthologie, VII, 46.

L. 10 : Druſus… Alexandre Seuere. Voyez Suétone, Claude, I, et Lampride, Alexandre Sévère.

L. 11 : Callaiſchre. Pour ce cénotaphe et les suivants, voir l’Anthologie : Callaiſchre, VII, 395 ; Lyſidices, VII, 291 ; Teleutagores, VII, 652 ; Theotimes, VII, 539 ; Timocles, VII, 274.

L. 14 : Sopolis. Voyez Callimaque, Épigr. XIX, et Anthologie, VII, 274.

L. 15 : Catulle à ſon frere. Voyez Épigr. 101.

L. 15 : Statius à ſon pere. Voyez Sylves, V, 3.

L. 16 : Herué. Hervé de Porzmoguer, capitaine breton, commandant le navire La Cordelière, fut cerné le 10 août 1512, à la hauteur du cap Saint-Mathieu, par douze vaisseaux anglais ; son vaisseau devint la proie des flammes ; mais il aima mieux périr que de se rendre. Germain de Brie, ami de Rabelais, composa, à ce sujet, la pièce suivante :

HERVEI CENOTAPHIVM.

Magnanimi manes Heruei nomenque verendum
Hic lapis obſeruat : non tamen oſſa tegit.
Auſus enim Anglorum numeroſæ occurrere claſſi
Quæ patrium infeſtans iam prope littus erat,
Chordigera inuedus regali puppe, Britannis
Marte prius ſæuo comminus edomitis,
Arſit Chordigeræ in flamma, extremoque cadentem
Seruauit moriens excidio patriam.
Priſca duos ætas Decios miratur : at vnum
Quem conferre queat, noſtra duobus habet.

(Germanus Brixius, Chordigeræ nauis conflagratio. Ex ædibus Aſcenſianis, 1513, Lutetiæ Parhiſiorum)

L’Anglais Thomas Morus, cherchant à diminuer la gloire d’Hervé, répondit à Germain de Brie par cette épigramme :

Heruea cum Deciis vnum conferre duobus
Ætas, te, Brixi, iudice, noſtra poteſt.
Sed tamen hoc distant, illi quod ſponte peribant,
Hic periit quoniam non potuit fugere.

L. 27 : Nous periſſons. « Domine, salva nos, perimus. » (S. Matthieu, VIII, 25.)

Page 348, l. 9 : Tirouoir. Voyez, ci-dessus, p. 77, note sur la l. 15 de la p. 21.*

*

L. 10 : Beatus… abiit. « Heureux l’homme qui n’est point parti. » (Ps. I)

L. 13 : Horrida tempeſtas montem turbauit acutum. « Une horrible tempête a troublé Montaigu. » C’est une parodie de ce vers d’Horace. (Épodes, XIII)

Horrida tempestas cœlum contraxit

Elle est dirigée contre Tempeste (Voyez la table des noms), principal du collège de Montaigu : « Il eſtoit rigide correcteur des Eſcolliers delinquans. A raiſon dequoy ils compoſerent pluſieurs carmes contre luy, que i’ay veus. Deſquels le premier eſtoit :

Horrida tempeſtas montem turbauit acutum. »

(Claude Malingre, Les Antiquitez de la ville de Paris, liv. II, p. 317)

Page 350, l. 7 : Nau. « Ceci est pris d’un noël qu’on chante encore en Poitou, & qui commence :

Au Sainct Nau
Chanteray ſans point m’y feindre,
Ie n’en daignerois rien craindre.
Car le iour eſt feriau,
Nau, nau, nau. »

(Le Duchat)

La Monnoye ajoute (Noels bourguignons, glossaire, au mot Noël) : « Cet endroit eſt tiré indubitablement d’un de ces Noëls que Rabelais, dans l’ancien Prologue du quatrième livre, dit avoir été compoſés en langage poitevin par le ſeigneur de Saint-George, nommé Frapin. » Cela semble au moins douteux.

L. 11 : Caſtor à dextre. Dans l’antiquité, les matelots nommaient Castor et Pollux le météore qu’ils appellent de nos jours feu Saint-Elme. Ils le regardaient comme d’un heureux augure, et redoutaient au contraire celui qu’ils désignaient sous le nom d’Hélène. Pline parlant de Castor et Pollux (II, 37, De stellis Castoribus) s’exprime ainsi : « Geminæ autem salutares, et prosperi cursus prænunciæ : quarum adventu fugari diram illam ac minacem, appeliatamque Helenam ferunt. »

L. 26 : Paſté Iambique : ou Iambonique. Il y a ici, comme plus haut (voyez, p. 163, note sur la l. 23 de la p. 221 du t. I.*) un jeu de mots sur iambe et jambe ; mais la substitution du j à l’i l’a fait disparaître de toutes les éditions modernes, où ce passage est devenu complètement inintelligible.

*

Page 351, l. 11 : Cœur de cerf.

....ϰυνὸς ὄμματ᾽ ἔχων, ϰραδίην δ᾽ ὲλάφοιο.

(Homère, Iliade, I, 225)

L. 21 : Perir en mer. C’est Ulysse qui dit cela pendant la tempête (Odyssée, V, 312) :

Νῦν δέ με λευγαλέῳ θανάτῳ εἴμμαρτο άλῶναι.

1548 ajoutait : « La raiſon eſt baillée par les Pitagoriens, pour ce que l’ame eſt feu & de ſubſtance ignée. Mourant doncques l’homme en eau (element contraire), leur ſemble (toutefois le contraire eſt verité), l’ame eſtre entierement eſteincte. »

L. 26 : La conflagration de Troie.

...O terque quaterque beati,
Quîs ante ora patrum, Trojæ sub mœnibus altis,
Contigit oppetere ! o Danaûm fortissime gentis
Tydide ! mene Iliacis occumbere campis
Non potuisse tuaque animam hanc effundere dextra ?

(Virgile, Énéide, I, 94)

Page 352, l. 13 : Vague decumane. Il y a dans le texte de 1552 d’écumane. Bien que nous ayons rejeté cette leçon comme fautive, nous l’indiquons ici parce qu’on y pourrait voir, à toute force, un jeu de mots avec vague d’écume.

Page 353, l. 13 : Et comme dict le ſainct Enuoyé, eſtre cooperateurs auecques luy. Voy. saint Paul, 2e épitre aux Corinthiens, VI, 1. En 1548, Rabelais disait : Si ie n’en parle ſelon les decretz des matheologiens, ilz me pardonneront, i’en parle par liure & authorité. Il a jugé plus sûr, dans sa seconde édition, d’alléguer cette autorité.

L. 15 : Que diſt C. Flaminius. — Tite-Live, XXII, 5.

L. 22 : En Saluſte. Voyez Conjuration de Catilina.

L. 30 : Le clous de Seuillé… Voyez t. I, p. 103.

Page 354, l. 10 : A deux doigtz pres de la mort. Cette réponse est attribuée par Diogène Laërce au Scythe Anacharsis.

L. 16 : Ne crains rien que les dangiers. Panurge dit encore plus loin (p. 464) : « Ie ne crains rien fors les dangiers. Ie le diz touſiours. Auſſi diſoit le Fran archier de Baignolet. »

Ie ne craignois que les dangers.

(Villon, Le Monologue du franc-archier)

Page 355, l. 25 : Celle qui feroit on port. Voyez pour ceci et pour ce qui suit Diogène Laërce, c. 8.

Page 356, l. 7 : Portius Cato. Voyez Plutarque, Marcus Cato le cenſeur, XVIII.

L. 17 : Guaillard comme vn pere. Nous trouvons plus loin, p. 422 : Aiſes comme peres ; et dans ce dernier passage il s’agit du bon temps que se donnent les moines. C’est ici, selon nous, une locution analogue, mais employée ironiquement : « Tu seras pendu ou brûlé, gai comme un moine. » Selon Le Duchat « gaillard comme vn pere » est un équivalent de :

...Cent fois plus gay que Perot.

(Coquillart, Monologue des perruques)

ou de « guay comme Perot. » (Henri Eſtienne, Apologie pour Hérodote, c. XVI, t. I, p. 330) ; et ces diverses locutions signifient toutes : « gay comme papeguay, » c’est-à-dire « comme un perroquet, » expression employée plus loin, p. 501, par Panurge. Quant à Burgaud des Marets, s’emparant d’une opinion abandonnée par Le Duchat, il explique la phrase qui nous occupe par : « Hardiment brûlé comme un hérétique, » en prenant gaillard dans le sens adverbial et en expliquant comme un père par « comme un patarin ou hérétique, ainsi nommé du Pater. » « Personne ne croira, dit-il gravement, que les perroquets ou les, pinsons, pas plus que les gens, soient gais quand on les brûle. » Certes, mais il est bien clair que frère Jean ne parle pas sérieusement.

Page 357, l. 16 : Vne chappelle d’eau Roſe. Sorte d’alambic :

La chapelle, où ſe ſont eaues odoriferantes
Donne par ſes liqueurs gueriſons differentes.

(Cl. Marot, Epigrammes, A Mlle la Chapelle)
Voyez ci-dessus, p. 279, la note sur la l. 22 de la p. 341.*
* Vache ne veau. Le proverbe rimé est :

Entre Quande & Montſoreau,
Là n’y paiſtra vache ne veau.

Voyez, plus loin, p. 357, l. 13, comment Panurge explique son vœu lorsque la tempête est passée.

Page 358, l. 19 : Il y eut beu & guallé.

Il y aura beu & guallé.

Les participes beu et guallé sont pris ici substantivement, au sens de boisson et réjouissance.

Page 362, l. 30 : Æneas. Voyez Virgile, Énéide, III, 707.

Page 363, l. 2 : Alcman, & autres. Voyez Pline, VII, 51, et XI, 33.

L. 19 : En dueil & lamentation ſera. Josèphe, XVII, 8.

L. 25 : Changea diſant, moy viuent. « Dicente quodam in sermone communi : Ἐμοῦ θανόντος γαῖα μιχθήτω πυρί, imo, inquit, ὲμοῦ ζῶντος. » (Suétone, Néron, 38)

L. 28 : Dion Nicæus, & Suidas. Dion Cassius, Histoire romaine, liv. LVI ; Suidas, Vie de Tibère.

Page 365, l. 13 : Λ ampliation. Il y a bien ici dans 1552 un Λ, mais c’est Α qu’il faut lire. Θ est l’initiale de θάνατος, mort ; les deux autres lettres ont un sens moins clair. Τ pourrait être l’initiale de τελείωσις, acquittement, Α de ἀναϐολή, ajournement. Ceci, du reste, est traduit de ce passage des adages d’Érasme (chil. I, cent. V, ch. LVI) : « Veroſimilius eſt, quod ſcribit Aſconius Pedianus, ſortes ſcilicet vrnæ immiſſas triplicem habuiſſe notam, Θ damnationis, Τ abſolutionis, Α ampliationis (i. e. quoties ſignificabant parum libi adhuc liquere) ſymbolum fuiſſe. » Mais ce que dit Érasme n’est pas dans Asconius, qui remarque simplement que l’A marque absolution, le C condamnation, et N. L., non liquet, c’est-à-dire, comme le dit Rabelais : « le cas n’eſt encores liquidé. »

Page 366, l. 20 : Ie vous demande en demandant. Dicton qui forme trois vers. Le premier est répété au commencement du prologue du Ve livre.

L. 24 : En penſaroys. Dans le pays, dans la province des pensées. Rabelais a toute une géographie de ce genre à son usage. C’est ainsi que plus haut (t. I, p. 27) il a appelé Bibaroys le pays des buveurs.

L. dernière : De Callimachus, & de Pauſanias. Voyez l’hymne sur Délos et le Xe livre de Pausanias (32) où il traite de la Phocide.

Page 367, l. 6 : 9720. ans. Ce total résulte de (4 20 1) 3 8 5.

Page 368, l. 4 : Epitherſes. Ce récit est tiré du traité de Plutarque, Des oracles qui ont cessé, XXVI. Il est traduit si littéralement que Rabelais a mis Thamoun quand ce nom est complément et, par conséquent, à l’accusatif dans le texte grec, et Thamous quand il est sujet.

Page 369, l. 26 : Herodote. Voyez liv. II, c. 145.

L. 26 : On tiers liure de la nature des Dieux. Voyez c. 22.

Page 370, l. 4 : Ses brebis, mais auſſi ſes bergiers.

...Pan curat oves oviumque magistros.

(Virgile, Églogues, II, v. 33)

L. 9 : Noſtre vnique Seruateur. Cette interprétation est ancienne. Du Fail, qui l’expose tout au long dans son Epiſtre de Polygame à vn Gentilhomme contre les athees (t. II, p. 339), commence ainsi : « I’ay ſemblablement penſé eſtre de mon deuoir, vous parler d’vne hiſtoire grande & illuſtre, que Plutarque raconte au liure de la ceſſation des Oracles : laquelle, au iugement d’Euſebe, Pierre le Cheuelu Italien, & Pierre Meſſie Eſpagnol, ſe rapporte & approprie à noſtre propos. »

Page 371, l. 2 : Quareſmeprenant. Au propre : « qui prend carême. » Ce mot s’applique d’ordinaire aux trois jours gras avant le mercredi des Cendres et particulièrement au mardi. Ici il désigne le carême lui-même, dont ce chapitre et les trois suivants sont une description bouffonne. « Il faut, dit Le Duchat avec assez de vraisemblance, que d’un côté ce portrait regarde la bizarrerie de l’habit des moines en général, à qui leurs règles prescrivent un carême continuel, & de l’autre l’erreur de ceux qui font consister une bonne partie de la religion chrétienne dans l’obſervation du carême & de ſes dévotions. »

Page 372, l. 6 : Faiſeur de lardoueres & brochettes. « C’est en carême, & principalement sur sa fin, que les bouchers prennent leur tems pour faire des brochettes. » (Le Duchat). Quand Xenomanes dit qu’il en emporta vne groſſe, il faut entendre douze douzaines.

L. 13 : Salades ſallees. Jeu de mots sur salade, casque, et salade, légumes assaisonnés au sel. L’énumération des « aubers, caſquets, morrions, » n’a pour objet que de préparer cette équivoque.

L. 23 : S’en fuyt. Ainsi dans 1552 ; ailleurs : S’en ſuit.

Page 380, l. 17 : Anneau de peſcheur. Les brefs du pape sont scellés de cire rouge, de l’anneau du pêcheur, c’est-à-dire du cachet où saint Pierre est représenté en pêcheur et qui doit être apposé en présence du pape. Il est dit à la fin des brefs qu’ils sont donnés : « sub annulo piscatoris. »

Page 381, l. 22 : S’il ronfloit… « Carême-prenant ronfloit des fèves, comme quelques-uns soufflent des pois en dormant. » (Le Duchat)

L. dernière : Saye cramoiſie. Voyez Plutarque, Apophtegmes.

Page 383, l. 10 : Se iouoyt es cordes des ceincts. Burgaud des Marets voit ici un jeu de mots entre les corps des saints, les reliques sur lesquelles on prêtait serment, et les « cordes des ceincts, » les cordes qui ceignaient les cordeliers

L. 22 : Ce que i’en ay leu parmy les Apologues antiques. « On a juſqu’ici été fort en peine de ſavoir d’où pouvoit avoir été tiré l’Apologue de Phyſis & d’Antiphyſie. La découverte en étoit difficile par deux raiſons. L’une que tout moderne qu’eſt cet Apologue, Rabelais n’a pas laiſſé de le qualifier antique ; ce qui a fait qu’on l’a, mais très-inutilement cherché, dans les écrits des Anciens. L’autre que Cælius Calcagninus, qui l’a inventé, n’eſt pas un auteur qu’on liſe beaucoup. L’Apologue, dont il s’agit, ſe trouve pag. 622. de ſes œuvres imprimées in-fol. à Bâle 1544. Il eſt intitulé Gigantes & commence ainſi : « Natura, ut eſt per ſe ferax, primo partu Decorem, atque Harmoniam edidit, nulla opera viri adjuta. Antiphyſia vero, ſemper Natura ; adverſa, tam pulchrum fœtum protinus invidit, uiaque Tellumonis amplexu, duo ex adverſo monſtra peperit, Admoduntem ac Diſcrepantiam nomine… » & le reſte que Rabelais n’a fait que traduire juſqu’à ces mots excluſivement : Depuis elle engendra les matagots, &c. (La Monnoye, Ménagiana, t. I, p. 371)

Page 386, l. 15 : Intonation de Guare Serre. Sonnerie indiquant de se garer et de serrer les vaisseaux les uns contre les autres, ou, peut-être, de carguer les voiles.

Page 387, l. 12 : Perſeus. Perſé ius par moy ſera. « On voit que Rabelais joue ici sur Perſeus et percé jus. » (Éloi Johanneau)

L. 18 : Comme naguieres expoſoit frere Ian. Voyez t. II, p. 357, l. 1 : « N’aye iamais paour de l’eau… Par element contraire ſera ta vie terminée. »

L. 28 : Le facile ſymbole qui eſt entre rouſt & bouilly. « Les cuiſiniers des Diables… mettent ſouuent bouillir ce qu’on deſtinoit pour rouſtir. » (T. II, p. 357)

Page 388, l. 6 : Celluy milourt Anglois. Georges, duc de Clarence, que, d’après plusieurs historiens, son frère Édouard IV fit périr de la sorte au mois de février 1478. Voyez Commines, liv. I, c. 7.

Page 390, l. 32 : Sagettes des Scythes. Ce dernier récit est traduit d’Hérodote, liv. IV, c. 131-132.

Page 392, l. dernière : Nicander. Voyez son Ophiaque ou Traité des serpents.

Page 393, l. 1 : L’iſle Farouche, manoir antique des Andouilles. Les commentateurs se sont donné beaucoup de mal pour expliquer historiquement ce chapitre et ceux qui le suivent. Les lecteurs qui seront curieux de parcourir toutes ces explications fort précises en apparence, mais entièrement contradictoires, les trouveront dans l’édition d’Eloi Johanneau. Quant à nous, nous nous contenterons de faire remarquer qu’un peu plus loin, p. 404-405), Rabelais s’exprime de la sorte : « Les Souiſſes peuple maintenant hardy & belliqueux, que ſçauons nous ſi iadis eſtoient Saulciſſes ? ie n’en vouldroys pas mettre le doigt on feu. » Ce que Joachim du Bellay (Les Regrets, sonnet 127, t. II, p. 230) a rappelé en ces termes :

Voila les compagnons & correcteurs des Rois
Que le bon Rabelais a ſurnommez Saulciſſes.

Plus loin encore, p. 414, Rabelais a dit : « trancha le Cervelat en deux pieces. Vray Dieu, qu’il eſtoit gras. Il me ſoubuint du gros Taureau de Berne qui feut à Marignan tué à la desfaicte des Souiſſes. » On pourrait ne voir dans le premier passage qu’un mauvais jeu de mots de ſouiſſe à ſauciſſe ; mais ce n’est pas seulement pour amener une pareille équivoque qu’il a rapproché les Suisses des saucisses, puisqu’il les compare aussi aux cervelas. Si les saucisses et les cervelas sont les Suisses, c’est-à-dire des hérétiques adversaires du carême et par conséquent de Quareſmeprenant, les andouilles peuvent bien désigner aussi, soit le même peuple, soit les autres nations protestantes ; mais il faut se garder de voir là des allégories suivies, constantes. À chaque instant Rabelais les interrompt, tant par fantaisie que par la nécessité de n’être point trop clair, et se livre, chemin faisant, à toutes les plaisanteries et à toutes les équivoques auxquelles donne lieu si facilement le récit des étranges combats auxquels il nous fait assister.

Page 398, l. 6 : Il y perdit la vie. Voyez Hérodien, Vie de Caracalla, IV, 9.

L. 8 : Les Sichimiens. Voyez la Genèse, l. 34.

L. 13 : Le feiſt occire. Voyez Tacite, Annales, II, 3.

Page 399, l. 12 : Les naufz Brindiere… & Portoueriere. « La neufieme » avait « pour diuiſe vne brinde, » et « l’vnzieme vne portouoire. » (t. II, {{p.|270)

Page 400, l. 14 : Octauian Auguſte. Voyez Suétone, Vie d’Auguste, 96.

L. 20 : Veſpaſian. Voyez Suétone, Vie de Vespasien, 7.

L. 28 : Cratyle. Le titre complet de ce dialogue de Platon est : Κρατύλος ἢ περὶ ὀνομάτων ὀρθοτητος.

L. 28 : Par ma ſoif. Comme on ne prononçait pas l’f finale, ce juron formait un mauvais jeu de mots avec : par ma foi.

Page 401, l. 1 : L’invention admirable de Pythagoras. Voyez Pline, XXVIII, 6.

Page 402, l. 16 : Tiene eſt Tyre. Voyez Plutarque, Vie d’Alexandre.

Page 403, l. 1 : Ce que aduint à L. Paulus Æmylius. Voyez Cicéron, De la Divination, I, 46. Il y a deux petites inexactitudes dans le texte de Rabelais. Le nom de la fille de Paul Émile est Tertia et non Tratia ; et Persa, malgré la terminaison féminine de son nom, est un petit chien, catellus, et non une chienne.

Page 405, l. 5 : Scelon la deſcription de Pline. « Himantipodes loripcdes quidam, quibus serpendo ingredi natura est. » (Liv. V, c. 8)

L. 13 : Serpent andouillicque. « Comment elle s’enuolla en forme d’vn ſerpent du chaſteau de Luſignan. » (Jean d’Arras, Hiſtoire de Meluſine)

L. 17 : Erichthonius premier inuenta les coches.

Primus Erichthonius currus et quatuor ausus
Jungere equos, rapidusque rotis insistera victor.

(Virgile, Géorgiques, III, 113)

Servius, dans un commentaire sur ces vers, indique le motif qui avait guidé l’inventeur.

L. 23 : La nymphe Scythicque Ora.

Proxima Bisaltæ regio, ductorque Colaxes
Sanguis et ipse Deum, Scythicis quem Jupiter cris
Progenuit, viridem Myracen Tibisenaquc juxta
Ostia, semifero (dignum si credere) captus
Corpore, nec nymphœ gemiiios exhorruit angues.
..............
Insuper auratos conlegerat ipse dracones
Matris Orae specimen…

(Valerias Flaccus, Argonautiques, VI, 48)

L. dernière : Croyez qu’il n’eſt rien ſi vray. Je pense qu’il y a ici une suspension comique qui devrait être marquée par des points. Rabelais semble dire d’abord qu’il n’eſt rien ſi vray… (que les récits qu’il vient de faire), puis il ajoute : que l’Euangile.

Page 406, l. 19 : Nabuzardan maiſtre cuiſinier du Roy Nabugodonoſor. Dans la Bible (Rois, IV, XXV, 8 et suivants), Nabuzardan est toujours qualifié de « princeps militias » ou « exercitus, » ou de « magister militum. » Toutefois ce n’est pas Rabelais qui a imaginé de le transformer en cuisinier. Il n’a fait en cela que suivre une fort ancienne tradition. On lit dans un poëme allégorique sur le siège de Jérusalem par Nabuchonosor et Nabuzardan, composé en 1180 et dont M. P. Meyer a donné un extrait dans la Romania (VI, 7) :

Grant mal fit a Iheruſalem,
A iceſt tens Nabradanz :
Les oz conduiſt cheualiers,
Et fut maitres confanoers (sic)
Prince queurs fut de la coiſine.

On trouve en outre dans les Anciennes poësies françaises des XVe et XVIe siècles publiées par M. Montaiglon dans la Bibliothèque elzévirienne (t. I, p. 204) : Un Sermon ioyeulx de la vie ſaint Ongnon, comment Nabuzarden, le maiſtre cuiſinier, le fit martirer…

Page 407, l. 5 : Ioyeuſes reſponſes de Ciceron. Voyez Plutarque, Apophtegmes.

Page 409, l. 7 : La nauf Bourrabaquiniere. « La ſixieme (pour diuiſe auoit) vn Bourrabaquin monachal. » (t. II, p. 270)

L. 17 : La Truye de la Riole. « Eurent conſeil ceux de l’oſt, pour leur beſogne approcher & pour plus greuer leurs ennemis, que ils enuoieroient querre en la Riolle vn grant engin que on appelle truie, lequel engin eſtoit de telle ordonnance que il ietoit pierres de faix ; & ſe pouuoient bien cent hommes d’armes ordonner dedans & en approchant aſſaillir la ville. » (Froissart, Chroniques, liv. II, c. 5)

Page 413, l. 1 : Rompit les Andouilles aux genoulx. Il y a ici une sorte de jeu de mots, car rompre l’anguilleau genou, sur le genou, était une locution proverbiale pour désigner une chose impossible : « Les Dieux ont permis la mort de voſtre frere. Ils ont conſerué mon pere, ils veulent vous fruſtrer de vos entrepriſes & fauoriſer aux ſiennes, & vous voulez rompre l’anguille au genoil. » (Amadis, t. VIII, c. 53)

L. 18 : Gradimars. — Dimar, au lieu de mardi, est la forme méridionale.

L. 23 : Son eſpee Baiſe mon cul (ainſi la nommait il) à deux mains. Ce coq-à-l’âne n’est pas de Rabelais. Il se trouve déjà dans les Propos ruſtiques de Du Fail (t. I, p. 98) publiés dès 1547 : « Voyla (diſoit il) la leuce du bouclier de l’eſpee ſeule, & de l’eſpee baiſe mon cul à deux mains. »

Page 414, l. 2 : Gros Taureau de Berne. Voyez ci-dessus, p. 289, note sur la l. 1 de la p. 393,* et la Table des noms au mot Berne.
* L’iſle Farouche, manoir antique des Andouilles. Les commentateurs se sont donné beaucoup de mal pour expliquer historiquement ce chapitre et ceux qui le suivent. Les lecteurs qui seront curieux de parcourir toutes ces explications fort précises en apparence, mais entièrement contradictoires, les trouveront dans l’édition d’Eloi Johanneau. Quant à nous, nous nous contenterons de faire remarquer qu’un peu plus loin, p. 404-405), Rabelais s’exprime de la sorte : « Les Souiſſes peuple maintenant hardy & belliqueux, que ſçauons nous ſi iadis eſtoient Saulciſſes ? ie n’en vouldroys pas mettre le doigt on feu. » Ce que Joachim du Bellay (Les Regrets, sonnet 127, t. II, p. 230) a rappelé en ces termes :

Voila les compagnons & correcteurs des Rois
Que le bon Rabelais a ſurnommez Saulciſſes.

Plus loin encore, p. 414, Rabelais a dit : « trancha le Cervelat en deux pieces. Vray Dieu, qu’il eſtoit gras. Il me ſoubuint du gros Taureau de Berne qui feut à Marignan tué à la desfaicte des Souiſſes. » On pourrait ne voir dans le premier passage qu’un mauvais jeu de mots de ſouiſſe à ſauciſſe ; mais ce n’est pas seulement pour amener une pareille équivoque qu’il a rapproché les Suisses des saucisses, puisqu’il les compare aussi aux cervelas. Si les saucisses et les cervelas sont les Suisses, c’est-à-dire des hérétiques adversaires du carême et par conséquent de Quareſmeprenant, les andouilles peuvent bien désigner aussi, soit le même peuple, soit les autres nations protestantes ; mais il faut se garder de voir là des allégories suivies, constantes. À chaque instant Rabelais les interrompt, tant par fantaisie que par la nécessité de n’être point trop clair, et se livre, chemin faisant, à toutes les plaisanteries et à toutes les équivoques auxquelles donne lieu si facilement le récit des étranges combats auxquels il nous fait assister.

Page 415, l. 11 : Marbre Lucullian. Pline raconte (XXXVI, 8) que Lucullus donna son nom à un marbre de l’île de Milo qu’il introduisit le premier à Rome.

L. 18 : Pourceau Minerue enſeignant. Dans le passage grec enseignant est sous-entendu.

Page 417, l. 16 : Rue pauee d’Andoullles. Ancien nom de la rue Pavée (Saint André des Arcs) jusqu’en 1676. Voyez Paris sous Philippe Auguste, p. 325.

Page 419, l. 4 : Par l’eſtoille Pouſſiniere. « Il jure par l’étoile poussinière, ou la constellation des Pléiades, sans doute parce que le lever de cette constellation passait chez les anciens pour exciter les vents et les tempêtes. » (Éloi Johanneau)

L. 24 : Le vent de la chemiſe. Voyez ci-dessus, p. 135, note sur la l. 13 de la p. 146.*

Page 421, l. dernière : Sonnet. « Ie n’y eus eſté longuement, que la bonne perſonne ne delaſchaſt vn gros pet de menage, Froiſſart diroit, deſcliquaſt vne dondaine, & les aſſettees, vn ſonnet. » (Du Fail, t. II, p. 99)

Page 422, l. 13 : Rien n’eſt beat de toutes parts.

... Nihil est ab omni
Parte beatum.

(Horace, Odes, II, 16, v. 27)
L. 15 : Aiſes comme peres. Voyez ci-dessus, p. 284, note sur la l. 17 de la p. 356.*
* Guaillard comme vn pere. Nous trouvons plus loin, p. 422 : Aiſes comme peres ; et dans ce dernier passage il s’agit du bon temps que se donnent les moines. C’est ici, selon nous, une locution analogue, mais employée ironiquement : « Tu seras pendu ou brûlé, gai comme un moine. » Selon Le Duchat « gaillard comme vn pere » est un équivalent de :

...Cent fois plus gay que Perot.

(Coquillart, Monologue des perruques)

ou de « guay comme Perot. » (Henri Eſtienne, Apologie pour Hérodote, c. XVI, t. I, p. 330) ; et ces diverses locutions signifient toutes : « gay comme papeguay, » c’est-à-dire « comme un perroquet, » expression employée plus loin, p. 501, par Panurge. Quant à Burgaud des Marets, s’emparant d’une opinion abandonnée par Le Duchat, il explique la phrase qui nous occupe par : « Hardiment brûlé comme un hérétique, » en prenant gaillard dans le sens adverbial et en expliquant comme un père par « comme un patarin ou hérétique, ainsi nommé du Pater. » « Personne ne croira, dit-il gravement, que les perroquets ou les, pinsons, pas plus que les gens, soient gais quand on les brûle. » Certes, mais il est bien clair que frère Jean ne parle pas sérieusement.

Page 424, l. dernière : Par l’ordonnance des Medicins. Voyez ci-dessus, p. 278, note sur la l. 17 de la p. 334.*
* A la gueule d’vn four chauld. Quolibet populaire, que Rabelais n’a pas inventé et dont on trouve des équivalents :

Comme elle fiert & tambure !
Que ne ſont ſes deux poings de beurre,
Droict au meilleu d’vng four bien chault !

(Farce des cinq Sens. Anc. Théât. Fran. t. III, p. 311.)

Page 425, l. 1 : L’iſle des Papefigues. La Fontaine a imité ce chapitre et les deux suivants dans son Diable de Papefiguière.

L. 15 : Luy feiſt la figue.

Firent la figue au portrait du ſaint Pere.

L. 24 : Iadis vſa enuers les Milanois. Voyez Albert Krantz, Saxonia, liv. VI, c. 6, et Guillaume Paradin, De antiquo Burgundiæ ſtatu, Lyon, Étienne Dolet, 1542.

Page 426, l. 21 : Ecco lo fico. « Voilà la figue. »

Page 427, l. 16 : Touzelle. Richelet, dans son Dictionnaire, renonce à expliquer ce mot, mais raconte à son sujet une anecdote assez curieuse : « J’ai conſulté, dit-il, pluſieurs greniers ou grenetiers & pluſieurs herboriſtes fameux, ils m’ont tous dit qu’ils ne ſavoient ce que c’étoit que la touſelle. Là-deſſus j’ai vu le célèbre Monſieur de la Fontaine à qui, après les premiers complimens, j’ai dit : Vous vous êtes ſervi du mot de touſelle dans vos contes, & qu’eſt-ce que touſelle ? Par Apollon, je n’en fais rien, m’a-t-il répondu, mais je crois que c’eſt une herbe qui vient en Touraine, car Meſſire François Rabelais de qui j’ai emprunté ce mot étoit, à ce que je penſe, Tourangeau. » — Voyez le Glossaire.

L. 18 : Fors ſeulement le Perſil & les choux.

N’avoit encor tonné que ſur les choux.

Page 430, l. 11 : Ainſi choiſiſſiez vous le pire. « Talis eligit, qui pejus eligit. »

Page 431, l. dernière : Donner à leur con vent. Dans l’édition de 1552 con est au bas d’une page, comme dans la nôtre, et vent au commencement de la suivante ; mais il n’y a pas de tiret ; c’est notre imprimeur qui a cru devoir en ajouter un.

Page 434, l. 28 : En la forme que iadis les femmes Perfides ſe præſenterent à leurs enfans. « En rebourſant ſa robe par deuant & leur montrant ſon ventre. » (Plutarque, Des vertueux faits des femmes)

L. 30 : L’énorme ſolution de continuité. La Fontaine a reproduit textuellement ce passage et a fait des trois derniers mots un vers entier :

…auſſi-toſt qu’il apperceut l’énorme
Solution de continuité.

Cette expression avait déjà été employée (t. I, p. 292) par Rabelais.

L. 33 : Cela. ? Probablement dans le sens de : « qu’est-ce que cela ? » De l’Aulnaye, Johanneau et Burgaud des Marets pensent qu’il faut lire ici, comme plus loin page 510, l. dernière, sela, mot hébreu que la Brieve claration explique par « certainement. »

Page 437, l. 6 : Celluy qui eſt. « Ego sum qui sum. » (Exode, III, 14)

L. 11 : Nous parlons du Dieu en terre. « Vn cardinal… eſtant malade à la mort, & ayant voulu eſtre confeſſé, quand le confeſſeur luy parla d’adorer vn ſeul Dieu il diſt qu’auſſi faiſoit-il, mais que c’eſtoit le Pape. Car d’autant que Pape eſt Dieu en terre, ie l’ay mieux aimé adorer, parcequ’il eſt viſible que non pas l’autre qui eſt inuiſible puis qu’il n’en faut pas adorer deux. » (Henri Estienne, Apologie pour Hérodote, c. XXV, t. I, p. 581)

Page 440, l. 20 : Que Octauian conſacra à Iuppiter Capitolin. Voyez Suétone, Vie d’Auguste, 30.

Page 441, l. 9 : ΓΝΩΘΙ ΣΕΑΥΤΟΝ. Voyez ci-dessus, p. 245, note sur la l. 12 de la p. 124.*
* Congnois toy. Voyez t. II, p. 441, l. 7-9.

L. 10 : ΕΙ. — Plutarque, Que ſignifioit ce mot ΕΙ qui eſtoit engraué ſur les portes du temple d’Apollo en la ville de Delphes.

L. 13 : Euripides. — Iphigénie en Tauride, v. 85.

L. 27 : Diipetes. — Odyssée, IV, 77.

Page 442, l. 31 : Seiche. « Meſſa ſenza communione. » (Oudin, Recherches italiennes & françoiſes)

Page 443, l. 3. : Ie y euſſe porté pain & vin par les traictz paſſez. On portait encore il y a quelques années, dans certaines provinces et même dans quelques paroisses de la banlieue de Paris, un pain et une bouteille de vin aux messes d’enterrement en manière d’offrande, peut-être, suivant la remarque de Burgaud des Marets, à cause de ces paroles de Tobie à son fils : « Placez votre pain et votre vin sur la tombe du juste. » On faisait cela « pour les trépassés. » Frère Jean dit que s’il avait déjeuné avant le service, il aurait porté le vin « par les traictz paſſez » dans son gosier.

L. 5 : Trouſſez la court, de paour que ne ſe crotte. Dans la Paſſion de Ieſus Chriſt à perſonnages, p. 53, saint Jean dit au bourreau qui va le décapiter :

Accorde que face oraiſon
A Dieu, par penſée deuote.
Grongnart, bourreau.
Fay le donc court, que ne ſe crote.

Page 447, l. 19 : Guilloten Amiens. Ce n’est pas là un personnage de fantaisie. Sa réputation était bien établie. Jean de la Bruyère Champier, dans son De re cibaria (XV, 1), mentionne à Amiens : « Vnum popinarium, nomine Guillelmum (Guillotum vulgus cognominat), » qui sait préparer avec la plus grande promptitude des repas dignes des rois et a facilement et à bon droit obtenu la palme parmi les taverniers de France. » Montaigne, dans son Voyage, p. 202, parlant, à l’article Lavenelle, d’un célèbre cuisinier de Toscane, dit : « L’hoſtellerie eſt fameuſe… On en faict ſi grand feſte que la nobleſſe du païs s’y aſſamble ſouuant, come chés le More à Paris, ou Guillot à Amians. »

Page 448, l. 19 : Clerice. Vocatif du mot latin clericus, « clerc. » Il forme une sorte de jeu de mots avec eſclaire icy, qui suit.

L. 30 : Seraphicque Sixieſme. Sixième des Décrétales, ajouté aux cinq premiers par Boniface VIII.

Page 450, l. 7 : L’Ecoſſoys docteur Decretalipotens. « Ce doit être, dit Burgaud des Marets, Robert Irland, d’une des plus anciennes maisons d’Écosse, qui s’établit en France vers 1492, obtint en 1502 une chaire de droit à l’université de Poitiers, et mourut le 15 février 1561, après avoir professé avec beaucoup d’éclat pendant soixante ans, et compté parmi ses élèves Éghinaire, Baron, Roaldès, Hurault de Cheverny, Achille de Harlay, etc. »

L. 13 : Catulle. Poèmes, XXIII, Ad Furium.

Nec toto decies cacas in anno,
Atque id durius est faba et lapillis :
Quod tu si manibus teras fricesque,
Non unquam digitum inquinare possis.

Page 452, l. 16 : Perotou auoit depecé vnes demies Decretales du bon canonge. La carte… Ce passage est assez obscur. Le Duchat explique canonge ou canonnage par « beau grand papier ; » ce qui n’éclaircit rien. Burgaud des Marets, qui semble plus près de la vérité, supprime, dans sa seconde édition, le point après canonge, et trouve ici un « bon chanoine La carte, » sur lequel, du reste, il n’a aucun renseignement à nous donner.

L. 25 : Figues dioures. « Figues d’or, » dans le langage de Cahusac.

L. 27 : Le paſadouz. « La flèche. »

L. 31, et p. 454, l. 31 : Clerice. Voyez ci-dessus, p. 296, note sur la l. 19 de la p. 448.*
* Clerice. Vocatif du mot latin clericus, « clerc. » Il forme une sorte de jeu de mots avec eſclaire icy, qui suit.

Page 455, l. 1 : Depuys que Decretz eurent ales. Jeu de mots sur les décrétales et les décrets auxquels les ailes ont poussé, qui sont en pleine vigueur : Du Fail fait dire à Eutrapel (t. II, p. 50) : « L’Ordonnance defendante n’accompagner les ſergens, n’auoit point encore d’ailes. » — Quant aux males des gens d’armes, elles eurent pour résultat funeste de faciliter leurs déprédations ; mais c’est seulement depuis peu que, par le progrès de toutes choses, elles se sont transformées en fourgons et en trains de bagages. Ce dicton satirique a été bien souvent cité, quelquefois avec certaines variantes. Henri Estienne, dans son Apologie pour Hérodote (c. XXXIX, t. I, p. 300), lui donne un vers de plus :

Depuis que decrets eurent ales,
Et que les dez vindrent ſur tables,
Et gendarmes porterent males,
Moines allerent à cheual,
Au monde n’y a eu que mal.

Page 457, l. 36 : Vn Decretiſte. Non… vn Decretaliſte. Burgaud des Marets fait remarquer avec raison « la différence qu’il y a entre un décrétaliste, c’est-à-dire un jurisconsulte ultramontain, et un décrétiste ou légiste, ordinairement opposé aux prétentions de la cour de Rome. » C’est ce qui fait dire à Épistémon, en jouant sur le mot : « O le gros rat ! » Il veut indiquer que la langue d’Homénas a eu un rat, comme nous le disons encore d’une serrure, d’une arme à feu, etc., d’où est venu le verbe rater.

Page 459, l. 13 : Viuat, fifat pipat, bibat. Épistémon après avoir prononcé un vivat le fait passer par toutes les variantes de la prononciation allemande pour arriver à bibat (qu’il boive). On sait que, suivant un ancien dicton, Germanis vivere bibere est.

L. dernière : Baiſer ſes poulces en croix. « Allusion à ce que font les bigots dont la dévotion consiste si essentiellement à baiser la Croix, que pour en avoir toujours une à leur disposition, ils la forment de leurs deux pouces qu’ils portent croisez continuellement à la bouche. En Languedoc, on dit d’un homme qui s’intéresse sensiblement à une affaire qu’il baise ses pouces en croix pour qu’elle réussisse. » (Le Duchat)

Page 460, l. 17 : Non toute terre porte tout.

Nec vero terræ ferre omnes omnia possunt.
......Sola India nigrum
Fert ebenum, solis est thurea virga Sabæis.

(Virgile, Géorgiques, II, 109-116)

Page 461, l. 3 : Appellons les figues figues. παρρησίας ϰαὶ ὰληθείας φίλος, ὡς ὁ Κομιϰος φηοι, τα σῦϰα σῦϰα… ονομάσων (Lucien, Comment on doit écrire l’histoire, 41)

J’appelle un chat un chat…

L. 19 : Ie vous congnoys à voſtre nez. Voyez ci-dessus, p. 140, note sur la l. 2 de la p. 151.*

L. 24 : Si… queſumus. « Si tu ne veux donner, prête, nous t’en prions. »

Page 462, l. 4 : Eſcuz au ſabot. Suivant Le Duchat, Rabelais les nomme ainsi parce que les fleurs de lys y étaient semées « dans un écuſſon preſque triangulaire & de la figure, à peu près, de cette forte de toupie qu’on nomme ſabot. »

L. 7 : Salutz d’or. Voyez ci-dessus, p. 145, la note sur la l. 9 de la p. 171.* Les commentateurs font remarquer que si Pantagruel donne aux filles à marier des pièces de monnaie représentant la salutation angélique, c’est pour leur promettre ce que l’ange annonçait à la vierge Marie. Page 463, l. 2 : Parolles degelees. L’histoire des paroles gelées, puis dégelées, n’est pas de l’invention de Rabelais. Nous tenons de lui-même qu’elle remonte à Antiphanes (Voyez ci-dessous, note sur la l. 13 de la p. 465*). Il n’est donc pas nécessaire d’avoir recours, comme le fait La Monnoye (Ménagiana, t. III, p. 448), au Cortiglano de Balthazar de Castillon, publié chez les Aide en 1528 et traduit en français en 1537, et dont un récit du IIe livre renferme une fiction analogue. Il est encore plus inutile de rapporter tout au long, pour les comparer au texte de Rabelais, deux apologues de Cœlius Calcagninus (Ferrare, 1544) intitulés, l’un : Voces frigoris vi congelatæ, et l’autre : Voces frigore concretæ, dont le second n’est qu’une simple paraphrase des paroles d’Antiphanes.
* Modèle en boucle détecté : Page:Rabelais marty-laveaux 04.djvu/307

Page 464, l. 9 : Comme diſoit Brutus. Brutus disait au contraire (Plutarque, Marcus Brutus, 63) : « Il s’en fault fouir voirement… mais c’eſt auec les mains, & non pas auec les pieds. » C’est-à-dire : il faut éviter la mort en combattant.

L. 15 : Le Fran archier de Baignolet. Voyez ci-dessus, p. 284, la note sur la l. 16 de la p. 354.*
* Ne crains rien que les dangiers. Panurge dit encore plus loin (p. 464) : « Ie ne crains rien fors les dangiers. Ie le diz touſiours. Auſſi diſoit le Fran archier de Baignolet. »

Ie ne craignois que les dangers.

(Villon, Le Monologue du franc-archier)

L. 25 : L’home fuyant combatra de rechief. Ἀνήρ ὀ φεύγων ϰαί πάλιν μαχήσεται. (Aulu-Gelle, XVII, 21)

L. 33 : I’ay leu. Dans Plutarque, Des oracles qui ont ceſſé, 35.

Page 465, l. 11 : Parolles… volantes. Ἔπεα πτερὁεντα.

L. 13 : Antiphanes. Plutarque, Sur les progrès dans la vertu, 15.

Page 466, l. 2 : Motz de gueule. Brocards, réponses vives du genre de celles de la Dorine de Molière « forte en gueule, » comme chacun sait, ce qui irritait tant madame Pernelle. Les mots gelés étant, comme on va le voir, de diverses couleurs, les expressions « motz de gueule… motz d’orez, « sont employées dans ce chapitre par allusion à la langue du blason. La couleur de gueules est le rouge.

L. 20 : Le peuple voyait les voix. « Omnis populus videbat vocem. » (Exode, XX, 18)

Page 467, l. 22 : C’eſtoit la guorge couppee. « Des paroles sanglantes sont des paroles qui mènent à se couper la gorge. C’est pourquoi le lieu d’où elles étaient parties et où elles retournaient « c’eſtoit la guorge couppée. » (Burgaud des Marets)

L. 25 : Ticque, torche, lorgne. Ces mots figurent dans la chanson de La défaite des Suisses. Voyez ci-dessus p. 115, note sur la l. 19 de la p. 72*. Éloi Johanneau en a conclu qu’il s’agit dans ce chapitre et dans les suivants de la bataille de Marignan. Il croit en voir une preuve de plus dans le nom des Nephelibates (marchant dans les nuages) qui, suivant lui, désigne évidemment les Suisses.

Page 468, l. 12 : Vendent à ſon mot.

pathelin, ſeul.

........
En dea, il ne m’a pas vendu
A mon mot, s’a eſté au ſien ;
Mais il ſera payé au mien.

Page 469, l. 1 : Meſſere Gaſter. La Fontaine a emprunté ce nom à Rabelais :

Je devois par la Royauté
Avoir commencé mon Ouvrage,
A la voir d’un certain coſté,
Meſſer Gaſter en eſt l’image.
S’il a quelque beſoin, tout le corps s’en reſſent.

(Les Membres & l’Eſtomach)

Dans l’édition originale de ses fables [[Jean de La Fontaine|La Fontaine}} a pris soin d’expliquer lui-même en note meſſer Gaſter par : l’eſtomach.

Page 470, l. 3 : Par Heſiode deſcript. Voyez Travaux et jours, v. 291.

L. 8 : Ciceron ne le creut oncques. En effet, dans son livre De la nature des Dieux, après avoir longuement discuté l’opinion de ceux qui, à l’exemple d’Héraclite, regardent le feu comme le principe de toutes choses, il termine en disant : « {{lang|la|nunc autem concludatur illud, quod interire possit, idjeternum non esse natura : ignem autem interiturum esse, nisi alatur ; non esse igitur natura ignem sempiternum. »

L. 12 : La ſentence du Satyricque.

Magister artis ingenique largitor,
Venter.

(Perse, Prologue, v. 10)

L. 19 : Platon in Sympoſio. — Le Banquet, XXIII.

L. 26 : Gaſter ſans oreilles feut creé. Selon Plutarque (De l’art de conſeruer ſa ſanté) Caton a dit, probablement le premier, que le ventre n’a pas d’oreilles. Ce proverbe est devenu populaire dans notre langue. Rabelais qui l’emploie un peu plus loin, p. 494 : « l’eſtomach affamé n’a poinft d’aureilles, il n’oyt guoutte, » l’avait déjà placé dans le discours latin de Panurge, où il le qualifie de vieil adage, (t. I, p. 263)

L. 27 : Le ſimulachre de Iuppiter eſtoit ſans aureilles. Voyez Plutarque, De Iſis & d’Oſiris, 78.

Page 471, l. 26 : Il faict poëtrides. {{pom|Quod si dolosi spes refulserit nummi, Cervos poetas et poetrias picas Cantare credas pegaseium nielos.

(Perse, Prologue, v. 12)

Page 473, l. 15 : Les Tahons, ou mouſches gueſpes. Voyez ce qu’Aristophane y dit (v. 1019) du ventriloque athénien Euryclès, et les éclaircissements que son scholiaste ajoute à ce passage.

L. 17 : Plato. — Le Sophiste, XXXVII.

L. 18 : De la ceſſation des Oracles. — XVI.

L. 32 : Sternomantes. Voyez Pollux II, 262.

Page 474, l. 2 : Iacobe Rodogine. Toute cette histoire est tirée des Antlquæ lectiones (VIII, 10) de Cœlius Rhodiginus, originaire de Rovigo, comme la ventriloque dont il parle ; c’est lui qui a fourni à Rabelais la plupart des témoignages mentionnés au commencement de ce chapitre. Voyez t. II, p. 125.

L. 27 : Comme dict Heſiode. Ce n’est pas Hésiode qui dit cela, mais Homère :

… ἐτὡσιον ἄχθος ὰρούρης.

Iliade, XVIII, 104)

Page 475, l. 10 : Le ſainct Enuoyé. S. Paul, Épître aux Philippiens, III, 18 et 19.

L. 17 : Ie ne ſacrifie… de tous les Dieux.

… Οὕτινι θύω, πλὴν ὲμοί, θεἴσι δ’ὄυ
ϰαί τῇ μεγίστῃ γαστρἰ τῇδε δαιμονων
(v. 334)

Page 476, l. 1 : Manduce. Sur Manduce, appelé à Lyon maſchecroutte. ainsi qu’il est dit plus bas, voyez à la Table des noms l’article maſchecroutte, où se trouvent la reproduction de la note de l’alphabet de l’auteur et les passages de Plaute et de Juvénal auxquels Rabelais renvoie. Quant à celui de Pomp. Festus (liv. XI), le voici : « Manducus, effigies, in pompa antiquorum inter ceteras ridiculas formidolosasque ire solebat, magnis malis, ac late dehiscens, et ingentem dentibus sonitum faciens. »

L. 19 : Ayant les œilz plus grands que le ventre. Allusion au vieux proverbe « avoir les yeux plus grands que la panse, » qu’on applique aux gourmands qui, en voyant un bon repas, espèrent manger plus que leur estomac ne peut contenir.

Page 478, l. 31 : Connilz. Lapereaux. C’est un mets que les écrivans facétieux du XVIe siècle n’oubliaient guère dans leurs menus, parce que le mot prêtait à des équivoques qu’ils se plaisent quelquefois à indiquer :

Manger fault pouſſins, — Pigeons,
Ieunes connis entre deux cuiſſes, —
Carpes, brochetz & eſturgeons.

(Farce de folle Bobance. Anc. Th. fr., Bibl. elzév. t. II, p. 279)

Page 480, l. 1 : Iours maigres entrelardez. « Jours d’abstinence qui entrelardent les jours gras. » (Le Duchat)

Page 483, l. 14. Mon Laſanophore le nie. Ἐρμοδότον δὲ αὐτὸν ἐν τοῖς ποιήμασιν Ἡλίον παῖδα γράψαντος, οὐ ταυτἀ μοι (ἔφη) σύνοιδεν ὁ λασανοφὁρος. (Plutarque, Apophtegmes, 30)

Page 485, l. 27 : Et eſtimoys que feuſt celle… Ce qui suit a été emprunté par Rabelais des Histoires diverses de Nicolas Léonic (I, 67), ainsi que le remarque Le Duchat. Ce qui le prouve, c’est que dans cet ouvrage, comme chez Rabelais, la fontaine est nommée Agrie, tandis que Pausanias (VIII, 38), d’où est originairement tiré ce récit, la nomme Αγνω (Agno).

Page 486, l. 2 : En la maniere vſitee entre les Methanenſiens de Trezenie. Voyez Nicolas Léonic (II, 38) et Pausanias (II, 34).

L. 27 : Oxydraces. Voyez Philostrate, Vie d’Apollonius de Tyane, II, 33.

Page 487, l. 21 : Plutarche. — Des delais de la iuſtice diuine, XXVIII.

Page 488, l. 17 : Nicander. — Pline, XXXVI, 16.

L. 21 : N’eſt toleree en Nature. Conformément à l’axiome de l’ancienne physique : Natura abhorret vacuum, « la nature a horreur du vide. »

Page 489, l. 6 : Æthiopis. Pline, XXVI, 4.

L. 7 : Echineis. Pline, IX, 25.

L. 13 : Democritus. Pline, XXV, 2.

L. 18 : Picz Mars. Pline, X, 18.

L. 25 : Dictame. Pline, VIII, 27.

L. 28 : De laquelle Venus guarit.

Hic Venus, indigno nati concussa dolore,
Dictamnum geiiitrix Cretœa carpit ab Ida.

(Virgile, Énéide, XII, 411)

L. 32 : Fouldre detournee. Pline, II, 55.

L. dernière : Elephans enraigez. Plutarque, Propos de table, II, question VII, 1.

Page 490, l. 1 : Taureaux furieux. Pline, XXIII, 7.

L. 7 : Euphorion. Elien, Histoire des animaux, XVII, 28.

L. 11 : En pays on quel le chant des Coqs ne ſerait ouy. « Magis canoram buccinam tubamque credit pastor ibi cssa, ubi gallorum cantum frutex ille (sambix) non exaudiat. » (Pline, XVI, 37)

L. 27 : Ne doibt eſtre faicte de tous boys. Alexander ab Alexandre, iv, 12.

Page 493, l. 16 : Haulſer le temps. Jeu de mots. Le Dictionnaire de Trévoux l’explique par : « laisser le temps se mettre au beau ; » mais il est certain que cette expression, par une extension de sens assez difficile à expliquer, signifiait aussi « boire. » Oudin lui donne ce sens dans ses Curioſitez françoiſes ; et les exemples suivants prouvent qu’il a raison :

Si le temps eſt bas, ie le hauſſe,
En bien beuuant, voire du bon.

(Le Varlet à louer. — Poésies françoises des XVe et XVIe s., t. I, p. 77. Bibl. elz.)

« Charles-Quint fit publier… vn edit portant que l’on n’eût plus à faire carroux, c’eſt-à-dire boire copieuſement, ce qui révolta ſi fort les Allemands qu’ils trouuerent touiours moyen de l’eluder, & l’empereur fut contraint de laiſſer hauſſer le tems aux bons biberons, comme ils eſtoient accoutumés. » (Brantôme, Vie de Charles Quint)

Page 494, l. 20 : L’eſtomach affamé n’a poinct d’aureilles. Voyez ci-dessus, p. 301, note sur la l. 26 de la p. 470.*
* Gaſter ſans oreilles feut creé. Selon Plutarque (De l’art de conſeruer ſa ſanté) Caton a dit, probablement le premier, que le ventre n’a pas d’oreilles. Ce proverbe est devenu populaire dans notre langue. Rabelais qui l’emploie un peu plus loin, p. 494 : « l’eſtomach affamé n’a poinft d’aureilles, il n’oyt guoutte, » l’avait déjà placé dans le discours latin de Panurge, où il le qualifie de vieil adage, (t. I, p. 263)

L. 23 : Tarquin. Tite-Live I, 54.

Page 496, l. 8 : Chattemittes, Santorons… Hermites. Rabelais a fait ailleurs (t. II, p. 242) une autre énumération du même genre. La Fontaine se les est rappelées lorsqu’il a dit (t. V, p. 190, Bibl. elzév.) :

Le Poete avoit l’air d’un Rendu
Comment ! d’un Rendu ? D’un Hermite,
D’un Santoron…

et Walckenaër, à qui ce rapprochement avec Rabelais a échappé, a cru que ce mot Santoron était le nom d’un officier retiré à la Trappe, (Voyez à l’endroit cité, la note 2, et le Glossaire de Rabelais)

L. 23 : Feminin genre. Expression empruntée du langage grammatical.

Page 497, l. 16 : Les Predicantes. Ou, comme nous traduisons ce titre, l’assemblée des femmes. Praxagora y dit à son mari (v. 652) : « Tu n’auras autre chose à faire que d’aller manger, lorsque l’ombre du cadran sera de dix pieds. »

L. 20 : En Plaute.

....Me puero uterus hic erat solarium
Multo omnium istorum optumum et verissimum.

(Plaute, fragments. Bis compressa)

L. 24 : Diogenes. Diogène Laërce, Vie de Diogène.

L. 30 : Coucher à neuf. Ce dicton populaire se terminait par ce vers :

Fait vivre d’ans nouante neuf.

Page 500, l. 11 : Andromache. — Andromaque, v. 269.

… Δεινὸν δ’ἑρπετῶν μὲν ὰγρίων
Ἂϰη βροτοῖσι θεῶν ϰαταστὴσαί τινα
Ἃ δ’έστ’ ἐχίδνης ϰαὶ πυρὸς περαιτέρω,
Οὐδεὶς γυναιϰος φὰρμαϰ’ ἐξευρηϰέ πω
Καϰῆς……

L. 19 : Qui ha ſi parle. Que celui qui a quelque chose à dire, à déclarer, parle ! Formule qui était devenue le nom d’un jeu. Voyez t. I, p. 80, l. 16, 2e col.

Page 501, l. 4 : Silenus. Dans Le Cyclope v. 168. Les deux vers qui suivent sont cités dans les Serées de Bouchet (t. I, p. 4), mais le premier hémistiche du second y est ainsi modifié :

Qui boit bon vin…

L. 27 : Si croyez les ſaiges Mythologiens. Ils racontent qu’un jour Hercule porta le ciel sur ses épaules pour soulager Atlas.

Page 502, l. 17 : La corbeille de Æſope. « Il prit le panier au pain : c’eſtoit le fardeau le plus peſant. Chacun crût qu’il l’avoit fait par beſtiſe : mais dés la diſnée le panier fut entamé, & le Phrygien déchargé d’autant. » (La Fontaine, Vie d’Éſope)

L. 26 : Pſila. Pausanias, III, XIX, 6.

Page 503, l. 24 : La Ponerople de Philippe. Plutarque, De la curiosité, X.

Page 504, l. 11 : Contre les guabelleurs. Soulèvement de la Guyenne à l’occasion de la gabelle, en 1548.

Page 507, l. 7 : De Termes & Deſſay. « Ceci arriva environ le mois de Juillet 1548. Henri II. Roi de France avoit envoie un secours de six mille hommes aux Écossois qui depuis quelques années étoient en guerre avec l’Angleterre. Les Anglois aiant surpris sur les Écossois l’isle de Keigth (autrement l’isle aux Chevaux), André de Montalambert sieur de Desse qui commandoit le secours de France prit de si bonnes mesures pour rentrer dans cette Isle, qu’à une descente qu’il y fit dix huit jours seulement après la prise, ce brave homme se rendit maistre de l’isle, après un combat où les Anglois perdirent quatre cens hommes & tout leur bagage. Voiez M. de Thou, l. 5. sur l’an 1548. » (Le Duchat)

Page 508, l. 5 : Hoſtie. Voici une h dont le nom de la ville d’Ostie n’avait pas besoin et qui aurait bien pu attirer à Rabelais quelque mauvaise affaire. Il est vrai qu’en pareil cas il avait la ressource de rejeter la faute sur ses imprimeurs.

L. 21 : Thomas Linacer. « Thomas Linacer mourut âgé de 64. ans en 1524. & si nous en croions Konigius en sa Bibliothèque, il ne fut Médecin que des Rois Henri VII & Henri VIII. D’ailleurs, Édouard V. n’a commencé à régner qu’en 1483. dix huit ans entiers depuis l’exil de Villon. Ainsi, comme il n’y a pas d’apparence que cet exil ait duré si longtemps, il y en a beaucoup que tout ce que raconte ici Rabelais d’Édouard V. & du Poëte Villon n’est qu’une fable. » (Le Duchat). — Les consciencieuses recherches de M. Longnon sur Villon n’ont fait que prouver la justesse des objections de Le Duchat. Du reste, une découverte récente a établi que cette anecdote est plus ancienne qu’Édouard V et même que Villon. M. Léopold Delisle l’a trouvée dans le manuscrit 205 de la bibliothèque de Tours, qui a pour titre au dos : Compilatio ſingularis exemplorum, et qui appartient à la seconde moitié du XIIIe siècle. Dans le chapitre relatif aux histrions, les vives reparties que Rabelais prête à Villon sont attribuées au jongleur Hugues le Noir, dont les plaisanteries étaient proverbiales au XIIIe siècle. « Banni de France pour quelque mauvais tour, il se réfugia à la cour d’Angleterre. Un soir, le roi Jean le conduisit à ses cabinets, où il avait fait peindre sur la porte, à l’intérieur, Philippe-Auguste avec un seul œil. « Vois donc, dit-il en montrant cette image, vois donc, Hugues, comment j’ai arrangé ton roi. — Vraiment répondit le jongleur, vous êtes sage. — Pourquoi donc ? reprit le roi. — Parce que vous l’avez fait peindre ici. — Et pourquoi encore ? — Parce qu’il est merveilleux qu’en le regardant vous ne soyez pas tous dévoyés. » (L. Delisle, Notes sur quelques manuscrits de la Bibliothèque de Tours, 1868, in-8o, p. 13)

Page 509, l. 3 : Atque iterum. « Et de nouveau. »

L. 7 : Que mon cul poiſe. Ces vers attribués à Villon sont rapportés d’une façon un peu différente par Pasquier (Recherches de la France, liv. I, c. 17) :

Ie ſuis François, dont ce me poiſe,
Né de Paris, près de Pontoiſe,
Or d’vne chorde d’vne toiſe
Sçaura mon col que mon cul poiſe.

L. 15 : Retraict lignagier. Le retrait, c’est l’endroit où l’on se retire, le privé, le cabinet d’aisances. Rabelais, en y ajoutant l’épithète de lignagier, en fait un terme de droit, qui désigne l’action par laquelle le parent d’une certaine ligne pouvait retirer un héritage des mains de celui qui l’avait acheté ; mais je pense qu’on ne doit rien chercher au delà et qu’il faut se garder de croire avec Burgaud des Marets que le mot lignagier « semble rappeler la ligne ou raie de l’anus. »

L. 29 : Rodilardus. Ce nom de chat recueilli par La Fontaine (Conseil tenu par les Rats) n’a pas été forgé par Rabelais. Calenzio (Elisius Calentinus), un des illustres de Paul Jove, auteur d’une imitation de la Batrachomyomachie paraît en être l’inventeur.