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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

6. Sans orgueil, sans méchanceté ni aigreur, sans ruse, sans envie, sans artifice, non détournée de la droiture. Que pas même en songe, elle n'ait ou de pensée pour un autre homme, satisfaite de son mari ; qu'elle soit toujours retenue et modeste.

7. Qu'elle ne soit ni fière, ni hautaine, ni présomptueuse. Modeste et ayant mis de côté tout orgueil, comme si elle était une esclave. Qu'elle soit sans passion pour les liqueurs, les mets délicats, la musique et les parfums. Qu'exempte de convoitise et évitant de demander, elle soit satisfaite de sa fortune.

8. Ferme dans la vérité, ni légère, ni étourdie, ni orgueilleuse et revêtue du vêtement de la pudeur : qu'elle n'aime ni les spectacles ni les fêtes, toujours appliquée à la loi, se conservant toujours pure de corps, de parole et de pensée.

9. Sans goût pour le sommeil et la paresse, ni troublée par l'orgueil ; remplie de jugement, faisant de bonnes actions, et pratiquant toujours la loi. Respectant son beau-père et sa belle-mère comme un précepteur spirituel ; bonne pour les esclaves des deux sexes comme pour elle-même.

10. Connaissant, comme une courtisane, les règles des Castras (livres sacrés) ; qu'elle dorme la dernière et sorte la première de son lit ; agissant avec bienveillance, sans affectation, comme une mère. S'il y a une pareille femme, maître des hommes, choisis-la pour moi.


Cependant le roi Çouddhôdana ayant fait réciter ces Gâthâs, s'adressa au Pourôhita : Toi, grand Brahmane, va ; et étant entré dans toutes les maisons de Kapilavastou, la grande cité, examine les jeiuies filles. Celle en qui ces qualités seront reconnues, qu'elle soit la fille d'un Kchatriya, d'an Brahmane, d'un Vâiçya ou d'un Çoûdra, amène-nous cette jeune fille. Pourquoi cela ? C'est que le jeune homme ne regarde pas à la famille, ne regarde pas à la race ; le jeune homme regarde seulement aux qualités. Et, en ce moment, il prononça ces Gâthâs :

11. Que ce soit la fille d'un Brahmane, d'un Kchatriya, d'un Vâiçya et même d'un Çoûdra, celle qui a en partage ces qualités, amène-la-moi.

12. Mon fils n'est ébloui ni par la famille ni par la race ; les qualités réelles et la vertu, voilà en quoi son esprit se complaît.

Alors, Religieux, le Pourôhita ayant pris cette liste en Gâthâs, s'en alla dans la grande cité de Kapilavastou, examinant une maison après une autre, cherchant à voir une jeune fille douée de qualités semblables ; et n'en voyant pas une qui fût douée, il arriva successivement jusqu'à la demeure de Dandapàni, de la famille des Çâkyas. Arrivé là, il aperçut une jeune fille remarquablement belle et gracieuse, charmant la vue par l'éclat de ses