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— Il a même essayé de passer à un client un des billets faux de la nouvelle émission. Mais on le lui a rapporté au bout d’un quart d’heure, et il l’a repris en se confondant en excuses et en lamentations. Nos hommes sont d’avis de l’arrêter demain.

— Gardez-vous en bien ! reprit vivement le gamin. Mieux vaut le tenir avec un fil à la patte que de l’enfermer.

— Quelle est ton idée ? demanda M. Parry qui n’avait pas encore placé un mot depuis le début de l’entretien, et qui, laissait, en général, à son collègue la direction des conférences avec le gamin.

— Mon idée, répliqua Joe, c’est que Salomon Sly est l’homme qui a déposé les faux billets chez M. Robert Halt, pendant que ce dernier avait été éloigné de chez lui sous le prétexte d’un rendez-vous à Trois-Rivières.

— Ah ! Ah ! fit M. Harrison, avec les marques d’un vif intérêt.

— Entendez-moi bien, reprit le gamin, j’en ai la conviction, mais je n’en ai pas la preuve. Je crois que le Juif retournera encore chez M. Robert Halt et que si cela arrive, il ne faut pas qu’il en sorte sans être arrêté et fouillé de la tête aux pieds.

— Et si l’on ne trouve rien ?

— Vous en serez quittés pour lui faire des excuses et pour lui dire que vous l’avez confondu avec quelqu’un qui lui ressemblait. Adieu, messieurs. Si vous n’avez rien de plus à me dire, je vous demanderai la permission de vous quitter. Je crois que mon souper est en train de refroidir et mon estomac ne digère pas les viandes froides.

Et Joe se retira avec un air aussi important que s’il eut tenu dans chacune de ses deux mains une moitié du globe terrestre.


CHAPITRE XIII

JOE CONTINUE À TENDRE SES FILETS


Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Les deux jours qui suivirent ceux qui venaient d’être si utilement et si heureusement employés par notre jeune héros, n’apportèrent