Page:Anonyme - La goélette mystérieuse ou Les prouesses d'un policier de seize ans, 1886.djvu/81

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sième de la semaine. On a bien raison de dire que ces choses là ne marchent jamais que par trois !

Heureusement, Joe trouva à quelques pas de là, une maison hospitalière où il put se sécher tout à son aise, et il s’empressa ensuite de gagner la station de chemin de fer la plus voisine, où il prit le premier train pour Montréal.

Une fois en pays habité, Joe savait bien que personne ne s’aviserait de le poursuivre ni de revendiquer une médaille, sur laquelle M. Langlois eût trouvé plus de dangers que d’avantages à produire ses titres de propriété.


CHAPITRE XV

LA VOLEUSE D’ENFANTS


Dès son retour à Montréal, la première visite de Joe fut pour M. Robert Halt. L’avocat de ce dernier avait vainement essayé de voir clair dans la conspiration ourdie contre son client ; et il n’était pas sans inquiétude sur l’issue du procès, devant le jury.

Joe en savait maintenant assez long et tenait dans ses mains assez de preuves, pour rassurer M. Halt. Il évita cependant de lui fournir aucun renseignement précis ; et il se borna à lui affirmer que son innocence et les noms des vrais coupables seraient dévoilés devant la Cour. La moindre indiscrétion eut pu mettre M. Turner en défiance ; et Joe estimait que la meilleure manière de garder un secret est de ne le confier à personne

À peu près au même moment, une étrangère se présentait à l’hôtel Richelieu en demandant à parler à M. Harrison. C’était une dame de quarante ans, qui avait été fort belle et qui avait conservé une remarquable régularité de traits, quoique sa figure fut maintenant altérée par l’âge et par les chagrins. Elle était habillée en soie noire, avec une simplicité sévère, qui rehaussait l’aristocratique distinction de sa personne.