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CHAPITRE XVII

UNE CAUSE CÉLÈBRE


Au jour fixé pour le procès, une foule nombreuse avait envahi le palais de justice.

Le public ne savait rien des découvertes de Dick ni le brillant coup de filet qui avait terminé les opérations de notre jeune policier ; et l’issue du procès était considérée comme extrêmement douteuse.

M. Robert Halt avait de chauds partisans. Mais la liasse de billets trouvée dans sa maison était un fait grave ; et parmi ceux-là même qui s’étaient d abord montrés les plus favorables à l’accusé, on commençait à s’étonner qu’il n’eût rien à répondre pour sa justification.

M. Harrison avait introduit Mme d’Hervart et lui avait procuré une place excellente, qui se trouva être à côté du siège occupé par Mlle Marsy. Hélène, fidèle à l’engagement pris vis-à-vis d’elle-même, de ne pas abandonner l’innocent injustement accusé, avait tenu à assister aux débats et à témoigner par sa présence, de l’intérêt qu’elle portait à son jeune professeur.

Au premier regard qu’elle jeta sur Robert Halt, Mme d’Hervart eut un tressaillement inattendu, comme si elle eut subi l’action d’un choc magnétique ; et elle se sentit prise d’une subite et irrésistible sympathie pour ce jeune homme qu’elle ne connaissait pas.

Mlle Marsy expliqua à l’étrangère, avec beaucoup de bonne grâce, qui était M. Halt, et quelle était l’origine de l’accusation dirigée contre lui. Nous n’avons pas besoin de dire qu’elle saisit l’occasion d’affirmer avec chaleur l’innocence de son protégé ; et l’énergie avec laquelle elle exprima sa conviction, créa bien vite entre les deux femmes un courant de confiance.