Page:Anonyme - La goélette mystérieuse ou Les prouesses d'un policier de seize ans, 1886.djvu/97

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sur le pont à l’aide de la chaîne de l’ancre. Pendant ce temps-là, les hommes de l’escouade se glisseraient, sans bruit, aux abords du bâtiment et attendraient son signal. Un mouchoir blanc, déployé en l’air, les avertirait du moment où ils pourraient pénétrer sans être vus. Un coup de revolver leur signalerait, en cas de péril, le nécessité d’une action immédiate.

Une fois à bord, l’escouade devait se diviser en trois groupes. Harrison et Parry, auxquels Joe avait minutieusement décrit la configuration intérieure du bâtiment, devaient se poster, chacun avec trois hommes, devant chacune des deux portes de la prétendue glacière. Trois autres hommes devaient se tenir sur le pont à la disposition de Joe.

On sait de reste qu’aborder la goélette à la nage était pour Joe un jeu d’enfant.

Peu de minutes après, un œil exercé aux ténèbres eut pu voir apparaître sur le pont de la Marie-Anne la tête du gamin.

Il jeta autour de lui un coup d’œil furtif et constata que le pont était vide.

Les contrefacteurs étaient à l’œuvre dans la cale.

Cependant, M. Turner et l’homme aux cheveux roux n’étaient point avec eux. Une lumière et un bruit de voix firent comprendre à Joe qu’ils s’étaient enfermés dans la cabine, où, sans doute ils avaient à se faire des communications d’un caractère confidentiel.

C’était un fâcheux contre-temps ; car Joe avait espéré que toute la bande serait réunie en même temps, dans l’atelier des faux billets ; et que la présence de M. Turner suffirait à constater contre lui le flagrant délit matériel.

Mais rien ne pressait.

Joe attendit patiemment pendant près d’une heure et demie.

Au bout de ce temps, un falot parut sur le pont. L’entretien était sans doute terminé.

Qu’allait-il arriver ?