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LES OISEAUX DE PROIE

après sa majorité, dans l’année qui suivit le décès de sa mère.

« C’est tout ce que j’ai pu extraire de mon ancien, au sujet des dernières années de Matthieu.

« Pour ce qui touche à sa folle jeunesse, j’ai ramassé les bribes suivantes : Dans l’année 1742-1743, à vingt-et-un ans, il a quitté Ullerton. Mon ancien marin croit qu’il s’est enfui de chez lui, à la suite d’une querelle avec son père, et il croit également qu’il est resté absent, sans interruption, pendant vingt-cinq ans. Cependant les faits précis sur lesquels cette croyance est fondée ne ressortent nullement de son récit même.

« Mon ancien suppose, toujours de la façon la plus embrouillée et la plus obscure, la possibilité que Matthieu, au temps de sa vie orageuse, a demeuré quelque part dans les environs de Clerkenwell. Il a une idée confuse d’avoir entendu son grand-père parler de Saint John’s Gate, à l’occasion de Matthieu Haygarth ; mais comme il paraît que le grand-père de mon ancien était à cette époque à peu près tombé en enfance, cette mention n’a pas grande valeur.

« Il a encore une idée très-vague d’avoir entendu son grand-père dire quelque chose au sujet d’une aventure de Matthieu Haygarth, qui eût été héroïque dans son genre, une aventure dans laquelle le nom de l’écervelé Matthieu se trouve mêlé à ceux d’une danseuse ou d’une actrice de la Foire Saint-Barthélemy et d’un personnage de race noble.

« Telle est la somme totale d’informations que j’ai pu recueillir. En somme, journée très-peu satisfaisante ; je commence à croire que je ne suis pas à la hauteur de ma mission.