Page:Braddon - Les Oiseaux de proie, 1874, tome I.djvu/239

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
235
LES OISEAUX DE PROIE

« 3 octobre. — Autre longue entrevue avec mon ancien. J’ai été le trouver immédiatement après mon déjeuner, soit environ une heure après son dîner. J’ai veillé tard, hier, ayant été occupé jusqu’à près de dix heures à copier mon journal pour Sheldon ; je n’ai eu fini qu’à l’heure de la poste. Après quoi, je suis resté à fumer jusqu’à minuit, en pensant à Charlotte, de sorte que ce matin je me suis levé tard.

« Mon ancien m’a fait le meilleur accueil. Je m’étais muni, comme moyen diplomatique, d’une demi-livre de tabac pour la lui offrir. C’est évidemment un homme qui accueillerait gracieusement Méphistophélès en personne, s’il lui offrait du tabac.

« Je suis revenu à la charge, toujours diplomatiquement ; j’ai parlé d’Ullerton et des habitants d’Ullerton, en général, glissant de temps en temps quelques questions sur les Haygarth. J’en ai été récompensé, en obtenant quelques petites informations sur Mme Matthieu. Cette dame paraît avoir été un fervent disciple de John Wesley et avoir aimé à se rendre dans diverses villes ou villages pour y entendre les sermons du prédicateur plus souvent que cela ne convenait à son mari. Elle discutait souvent avec lui à ce propos.

« Quelques années avant son mariage, Mme Matthieu était déjà membre d’une société de Wesleyens, alors nouvellement établie à Ullerton ; cette société tenait ses assemblées et faisait ses sermons dans le magasin d’un riche marchand de draps, et peu de temps avant la mort de Mme Matthieu, ladite société fit construire une chapelle qui existe encore dans un sombre petit passage.

« Sur ces derniers points, mon ancien marin s’est