Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/253

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Le plus souvent, sans doute ; mais non point toujours. N’est-ce pas en effet le lieu de rappeler ici et de combattre cette confusion, par trop fréquente à notre époque, de la parenthèse et du guillemet. Comment concilier l’emploi pour un même objet de ces deux signes dont la différenciation et la divergence d’expression ne sauraient se contester ? À qui imputer la responsabilité de telles erreurs dont certains quotidiens de la « petite » province sont par trop coutumiers en leurs comptes rendus ou dans les dialogues de leurs cinés-feuilletons ? À la pauvreté du matériel de la « boîte » ? Au laisser-aller du correcteur ? Aux ordres patronaux ? À l’ignorance du typographe suivant aveuglément une copie dactylographiée ? À une lacune de l’instruction que le « régent » de l’école primaire ne sut combler ? Combien, hélas ! en avons-nous rencontré de ces instituteurs, oublieux des leçons de l’école normale, qui dans leurs rapports ou dans leurs procès-verbaux utilisaient indifféremment, avec une même signification, parenthèses et guillemets !

Si les corrections de ponctuation sont le fait d’une copie mal établie, le correcteur chargé de la vérification des typographiques a le devoir strict d’exiger que ses corrections soient exécutées ; mais un devoir non moins impérieux lui incombe dès qu’il a constaté le mal : celui de signaler les nombreuses erreurs du manuscrit et, avec le consentement du prote ou du chef correcteur, d’y porter remède par une revision de la copie avant sa mise en mains ; ainsi il sauvegardera les intérêts du compositeur et ceux du patron, en même temps qu’il dégagera sa responsabilité en donnant satisfaction aux exigences légitimes d’un travail à présenter aussi net que possible.


E. — Le correcteur et le bon sens


Il faut que le correcteur connaisse ce que le bon sens suggère dans une matière quelle qu’elle soit.

Depuis nombre d’années on étudie attentivement les manuscrits des grands auteurs, pour se rendre compte de leurs procédés de style. Cette recherche serait assurément vaine dans ses résultats, si l’on