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PROPOS JAPONAIS

Chez les shintoïstes, le décor de la procession n’est pas moins magnifique que chez les bouddhistes, mais les rites sont beaucoup plus simples.

Dans la procession shintoïste, il y a aussi des porteurs de bouquets et de bannières, il y a même des porteurs de branches d’arbre : ce qu’on ne voit pas chez les bouddhistes. Tous ces porteurs ont aussi des habits blancs. Les kanmushi ou prêtres du Shinto sont revêtus du hitatare, long vêtement blanc, ainsi appelé parce qu’il descend jusqu’à terre. Ils portent sur la tête le kanmuri, espèce de chapeau à forme recourbée, confectionné avec de la gaze noire, et surmonté d’un ornement très flexible qui ressemble à une longue plume. Parmi ces kanmushi, il en est un qui se distingue des autres par ses geta qui sont très hautes, et sur lesquelles il marche comme sur des échasses.

Le cercueil est à peu près le même que chez les bouddhistes, c’est-à-dire que sa forme est celle d’une caisse de trois pieds cubes environ. Il est fabriqué de bois blanc, ordinairement de hinoki (espèce de thuya), ou de sapin. Le corps du défunt a été mis dans cette caisse à peu près de la même façon que chez les bouddhistes. On y a placé aussi à côté de lui divers objets d’usage : un éventail, un sabre, un miroir, etc.

Dans la procession, on voit encore un cheval blanc, harnaché d’une jolie selle, sur laquelle est dressé un gohei doré. Le gohei est une baguette, à l’extrémité supérieure de laquelle sont attachés des morceaux de papier blanc ou doré, découpés en zigzag. Il représente les esprits. On voit de ces gohei dans les mûja ou temples shintoïstes, dans certaines fêtes publiques et dans les processions funèbres du Shintô. Ce cheval blanc est donc censé