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MOYENS D’APOSTOLAT

tables, aux idées catholiques. Force est donc de les préparer sans heurt, tout doucement et patiemment.

Si donc les missionnaires viennent nombreux et soigneusement préparés, le problème obtiendra vite une solution certaine. La religion prudemment promulguée, au large et en tout lieu, transformera peu à peu les esprits, inclinera les cœurs et gagnera enfin les volontés.

Ce manque d’ouvriers entraîne comme naturellement la nécessité d’autres œuvres, œuvres de formation d’un clergé indigène, œuvres de propagande laïque.

L’œuvre de formation indigène doit donner des prêtres et des catéchistes.

Les missionnaires de tout temps se sont contentés de fonder par eux-mêmes les églises dans les pays qu’ils ont évangélisés. Pour les organiser hiérarchiquement, toujours ils ont eu recours à des recrues indigènes destinées à leur succéder et à gouverner selon les traditions catholiques le troupeau à elles confié et définitivement légué. Il devra en être ainsi au Japon, et cela plus tôt qu’ailleurs, à cause de l’aversion profonde de la nation pour l’étranger.

Il faut des prêtres indigènes, par conséquent il faut des séminaires pour les y former. Il existe déjà, il est vrai, des soi-disant séminaires, mais les missionnaires étant partout en nombre insuffisant, ceux d’entre eux qui sont attachés à ces œuvres, ne peuvent s’y livrer uniquement et sont forcés de partager leur temps entre d’autres occupations non moins urgentes, ou bien ils cumulent les charges et les cours. De là, on le comprend,