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arrivées au Japon et se préparent à ouvrir bientôt une école de filles.

Le 18 au matin, nous nous sommes remis en route, cette fois directement pour Nagasaki ; nous y arrivâmes le samedi matin, 19, après un trajet d’une journée et d’une nuit.

Le Kyûshû, comme toutes les îles du Japon, est très montagneux. Dans les environs de Nagasaki surtout on ne voit presque pas d’endroits plats. Aussi c’est vraiment pitié de voir combien les habitants se donnent de travail, pour construire leurs rizières dans une telle contrée. Au lieu de vastes champs nivelés et coupés régulièrement par des fossés d’irrigation, on n’aperçoit plus que de petits bassins, aux formes capricieuses, disposés en gradins contre le flanc d’une montagne ou dans le lit d’une vallée. On comprend que dans de telles conditions la culture du riz soit insuffisante, pour nourrir la population de l’endroit. Aussi, cultive-t-on d’autres céréales et d’autres légumes en grande quantité. La patate douce surtout est très répandue. Bien des gens ne vivent guère que de ce légume.

La ville de Nagasaki est tellement échelonnée contre le flanc escarpé de la montagne qui la domine et l’enserre qu’elle semble lutter avec elle, pour n’être pas jetée à la mer. De fait, pour l’agrandir, on a dû remplir une bonne partie de la baie au fond de laquelle est située la ville.

On le sait, Nagasaki est le grand centre chrétien du Japon. Toutefois, ce n’est pas tant la ville elle-même que le village d’Urakami, récemment annexé à la ville, qui recèle ces chrétiens. On y compte trois grandes églises