Page:Cloutier - Propos japonais.pdf/310

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

d’une si grande église ! Ah ! c’est en entendant le son de ce faible instrument que se dissipe l’illusion, conçue un moment, d’être en pays chrétien, et que l’on gémit douloureusement du manque de ressources, pour rendre à Dieu, aussi en terre païenne, un culte et un hommage digne de lui !

À Nagasaki nous trouverons encore les Marianites. Ils y ont deux établissements : un grand lycée, qui affirme, comme partout ailleurs, leur réputation d’éducateurs inimitables ; et une maison de formation pour les jeunes recrues japonaises qui désirent se vouer à l’enseignement. Les Sœurs de l’Enfant-Jésus de Chauffailles y ont aussi deux maisons, dont l’une est dans la paroisse d’Urakami. De plus, à Urakami, nous trouvons une communauté de vierges japonaises, qui se consacrent à l’enseignement du catéchisme aux enfants. Leur demeure est à une petite distance de la grande église, sous le frais ombrage d’un bouquet d’arbres accrochés au flanc de la montagne. Outre leur résidence, elles ont une petite chapelle, où on vient leur dire la sainte messe une fois la semaine. À quelques pas de là, il y a une maison maternelle, où quelques-unes de ces vierges s’occupent à la garde des enfants.

Parmi les monuments païens que nous avons visités à Nagasaki, je mentionne deux temples bâtis en haine du christianisme, sur l’emplacement même, l’un, de l’ancienne église principale de la ville, l’autre, du scolasticat des Jésuites. Mais l’endroit le plus mémorable est celui de l’exécution des vingt-six premiers martyrs japonais. Bien que ce terrain, qui est une magnifique colline, appartienne à un païen, on n’a jamais osé rien construire dessus ; l’emplacement est resté désert : on