Page:Cloutier - Propos japonais.pdf/311

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dirait qu’on a horreur de ce lieu. Le possesseur à maintes fois offert aux missionnaires de le leur vendre ; mais, n’ignorant pas non plus que ces derniers tiennent énormément à posséder cette terre de si précieux souvenirs, il demande un prix exorbitant, tout à fait incompatible avec la pénurie des ressources présentes.

Durant notre séjour à Nagasaki, nous eûmes l’occasion, tout à fait inattendue, d’entendre une conférence du commandant Yamamoto, la gloire du catholicisme au japon, à l’époque actuelle. Ce digne chrétien, comme l’on sait, a accompagné l’an dernier le prince impérial dans son voyage à travers l’Europe. À titre d’aide de camp et d’interprète, il n’a pas quitté un seul moment le prince. Or, de retour au Japon, il fut désigné pour faire une tournée dans le sud du pays, et y raconter le voyage du prince. N’écoutant que sa foi et son zèle, le commandant accepta cet ordre avec un plaisir extrême, et saisit avidement cette occasion de faire connaître au Japon la puissance du catholicisme à l’étranger. Inutile de dire que, dans les villes où se trouve un milieu catholique, il fut invité à parler aussi aux chrétiens. On ne serait pas loin de la vérité, en ajoutant que le nombre de ses conférences imprévues au programme a dépassé celui de ses conférences officielles. En tout cas, en maints endroits, il a donné, en une seule journée, jusqu’à quatre ou cinq conférences d’une ou deux heures chacune.

Je n’ai pas l’intention de résumer ici ce que le commandant nous a dit ; je note seulement que l’impression produite a dépassé notre attente. Par l’arrangement de