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HERMIPPE DE BÉRYTOS, PHLÉGON

celle-ci, selon lui, provenait originairement de l’Égypte et de la Phénicie, et ce qu’il disait des croyances phéniciennes s’étendait ainsi à la croyance grecque[1] ; par là, il se rattachait à la littérature sceptique et incrédule. Quant à son mérite littéraire, ce qui nous reste de lui prouve assez qu’il était fort médiocre : le style des fragments est celui d’un exposé quelconque, sans rien de personnel ni de distingué, où abondent les néologismes de la langue du temps.

Hérennius Philon eut un imitateur en la personne d’un certain Hermippe de Bérytos[2]. Parmi divers ouvrages d’érudition qui lui sont attribués, mentionnons seulement l’écrit Sur les esclaves qui se sont distingués par leurs connaissances (Περὶ τῶν διαπρεψάντων ἐν παιδείᾳ δούλων), qui a été mis largement à contribution par les dictionnaires biographiques des siècles suivants.

Phlégon de Tralles a un peu plus de notoriété ; peut-être l’a-t-il méritée, comme chronographe tout au moins[3]. Affranchi de l’empereur Adrien, il composa, vers la fin de son règne, une chronologie, intitulée Olympiades (Ὀλυμπιάδες ou χρονικά), en seize livres, qui fut plus tard abrégée en huit. Il nous reste quelques fragments, soit de l’ouvrage lui-même, soit de l’abrégé[4]. Autant qu’on peut y deviner la forme de la composition, c’était une assez sèche nomenclature, avec des récits introduits à titre d’explications, et force oracles cités à tort et à travers[5]. D’ailleurs, ni critique personnelle, ni ombre de mérite littéraire : une simple série de faits et de dates, qui fut utilisée par Julius Africanus. Du même Phlégon nous avons aussi quelques fragments d’un recueil de Prodiges

  1. Fr. 1, § 7. Cf. 2, § 6.
  2. Suidas, Ἕρμιππος Βηρύτιος. Voir Didot-Müller, Fr. Hist. gr., t. III, p. 35, note.
  3. Suidas, Φλέγων τραλλιανός. Photius, cod. 97.
  4. Fragm. Hist. græc., t. III, p. 602 et suiv.
  5. Photius, pass. cité.