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Page:Darmesteter - Essai sur la mythologie de l’Avesta.djvu/26

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troupeaux et les hommes, de la sécheresse les eaux et les plantes (âpaurvairê)^^1 »

III.

§ 11. Nous n’avons pas à chercher l’origine de ce couple^^2 ; nous n’avons qu’à en constater l’existence et à tirer de ce chapitre les deux conclusions suivantes :

1°. Haurvatât et Ameretât sont les génies des eaux et des bois ;

2°. Ils font couple et de leur côté les eaux et les bois font couple.

Avant d’aller plus loin, il est bon de déterminer la portée exacte de cette dernière conclusion. Il ne s’agit point ici de donner la raison première de l’union de nos deux génies, ni de faire entendre qu’ils se sont formés en couple parce que les objets auxquels ils président aujourd’hui faisaient couple ; ceci impliquerait en effet qu’ils doivent leur union actuelle à leurs fonctions actuelles : or, il se pourrait que celles-ci ne fussent pas primitives, il se pourrait qu’ils aient déjà été associés, dans d’autres fonctions, avant de recevoir l’empire des eaux et des bois, de sorte que leur union présente ne soit que la suite d’une autre union plus ancienne et amenée par l’affinité de fonctions antérieures. De dire s’ils doivent leur union à celle des objets qu’ils régissent actuellement ou si on leur a attribué des objets faisant couple, parce qu’eux-mêmes étaient déjà en état d’union, c’est chose qui ne nous est pas encore permise au point où nous sommes. Voilà pourquoi nous nous contentons de dire : ils font couple et leurs objets font couple, et non : ils font couple parce que leurs objets font couple.


1. Yç. 9, 15 ; cf. Yt. 15, 16 ; 19, 32 ; Gâh 4, 5.

2. Union naturelle (l’arbre pousse près de l’eau qui coule), resserrée encore par d’autres causes que nous rencontrerons dans la seconde partie (Cf. première note du § 48).