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En réalité dans cette strophe il n’y a point de détail décisif qui ordonne de voir dans Haurvatà^ un dieu de l’abondance plutôt qu’un dieu de la santé. Mais comme il n’y a non plus aucune raison pour lui donner ici sa valeur primitive, j’ai cru devoir m’en tenir au sens traditionnel.

§ 31. Valeur abstraite dérivée :

Le poëte^ après avoir annoncé aux méchants longue habitation dans l’enfer, nourriture déplaisante (dusqarethem) et paroles d’insulte {§ 8), ajoute :

1° mazdâo dadhâi ahurô haurvatô ameretàtaçca hurôis ashaqyâca qaêpaithyât khshathrahyâ çarô vanhéus vazdvare manaiilio yé Jiôi mainyû skyaothanâiscaurvatho. (31.21)

« Ahura Mazda a donné le pouvoir sur le riche Haurvatâ/, sur le riche Ameretât,

il a donné la royauté pure et l’indépendance, et les richesses de Yôhu-manô, à quiconque lui est ami de pensée et d’action^^1. »

Voici deux strophes consécutives où tous deux paraissent encore : dans la seconde ils sont certainement divinités de l’abondance, dans la première leur caractère est incertain.

2° Tai thioâ pereçâ ères moi vaocâ ahurà kathâ niazdâ zarem carâni haca khsmai âçkitmi khshmâkàm hyaicâ moi qyâi vâkhshaêsho çarôi bûjdyâi haurvâtà ameretâtâ avâ riiâtlvrà yé râthemô ashâi hacâ.

3° Tat thioâ pereçâ ei’es moi vaoçâ ahurâ kathâ ashà tai mîjdem hanâni daça açpâo arshnavaitîs ustremca hyai ynoi mazdâ apavaitî haurvâtà ameretâtâ yatJm M taibyo dàonhà. (43. 17. 18)

« Je te demande une chose, réponds-moi vrai , ô Ahura ! Quand, ô Mazda, arriverai-je à saisir de vous l’accomplissement attendu, à posséder cet objet désiré de mes prières,

1. Çarô gouverne tous les génitifs des deux premiers vers. DadhiH ameretâiô çarô signifie : il a mis ameretàt au pouvoir de…, c’est l’actif de kksathrôi hûi (v. § 29. 3). Cf. la citation suivante. QaC-paithyâi khsathrahyâ forme une seule expression : le pouvoir qui ne dépend que de lui-même (cf. vaçôkhshathra) ; c’est donc un synonyme de fcératu.