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Page:Darmesteter - Lettres sur l’Inde, à la frontière afghane.djvu/156

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LETTRES SUR L’INDE

voir et la consoler, comme une fille de Jephté, et chantent :

Tu restes assise dans le coin et tu nous pleures en face.
Que pouvons-nous faire pour toi ?
Ton père à reçu l’argent.

Séid Ahmed déclara abolie la vente des femmes. Les Afghans avaient supporté l’insolence de ses soldats hindoustanis, les exactions de ses collecteurs d’impôt : ils ne supportèrent pas cette atteinte aux droits sacrés de la famille. Un complot fut formé et, à un signal donné par un feu de joie, tous ses soldats et ses agents par milliers furent égorgés sur toute l’étendue du pays. Le Séid, protégé par son fidèle Fatteh Khan, échappa à ces Vêpres afghanes, s’enfuit avec quelques hommes au delà de l’Indus et trouva enfin un refuge dans la vallée de Pakli, district de Hazara. Sur la route, il enterra les canons qu’il avait enlevés à Yar Mohammed et qu’on n’a pas retrouvé.

Les survivants de ses fidèles revinrent le chercher à Pakli : les volontaires affluaient dans le Hazara. Mais « sa fortune s’était endormie pour toujours. » En mai 1831, le général Sikh, Chir Singh, conduisit une armée contre lui et rencon-