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Page:Darmesteter - Lettres sur l’Inde, à la frontière afghane.djvu/354

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LETTRES SUR L’INDE

vainqueur transporta à Lucknaw : elle y a été brûlée durant la grande rébellion. Le Rohilkhand est devenu depuis province anglaise, sauf l’État de Rampor, qui a été laissé indépendant, pour conserver le souvenir au moins des Rohillas.

Rampor est célèbre par son mur, un mur de plus de dix mètres d’épaisseur, impénétrable aux boulets et dont la sève éternelle repousse l’incendie[1].

Le Nawab est un lettré et un savant à l’orientale : il a hérité de la tradition de Hafiz. Par malheur il est malade depuis longtemps et près de sa fin[2]. Comme il ne peut recevoir, il est représenté par son vizir, Azim-eddin Khan, Khan Behadour. Azim-eddin est à la fois le général en chef des armées de Rampor, qui montent à 2 800 hommes, et le Uakil du Nawab, c’est-à-dire qu’il est chargé des relations diplomatiques entre le Nawab et le gouvernement anglais. Azim-eddin est un homme d’une intelligence rare, délié au possible, et non sans humour. Il parle l’anglais un peu mieux qu’un Anglais ordinaire, mais ne boit que de l’eau, étant musulman.

  1. Fortification ordinaire des villages de l’Indo-Chine.
  2. Il est mort au commencement de cette année.