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DVI

DIVETTE. Petite rivière du Cotentin dans la basse Normandie. Divetta. La source de la Divette est à Briqueboscq : elle passe à Sotteville, à S. Christophe, à Virandeville, à Sideville, à Martinvast, à Oudeville, & va à Cherbourg se décharger dans la mer. Corn.

DIVIDENDE. s. m. Terme d’Arithmétique. Le nombre à diviser, & duquel se fait la division. Numerus dividendus. Le quotient contient autant d’unités, que le dividende renferme de fois le diviseur. Roh. Le dividende doit toujours être plus grand que le diviseur.

Dividende, est aussi un terme affecté aux Compagnies de Commerce, & qui signifie, le produit d’une Action, c’est-à-dire, la part qui revient à chaque Actionnaire. Il y a deux dividendes par an.

DIVIN, ine. adj. Qui vient de Dieu, qui a rapport à Dieu, qui appartient à Dieu. Divinus. Les trois Personnes divines ne font qu’un seul Dieu. L’Office divin. Le service divin. La Providence divine nourrit les oiseaux. Ce n’est pas une chose si difficile qu’on le pense, que d’allier les loix humaines avec les loix divines. Le Fils de Dieu est le verbe divin.

C’est profaner d’un Dieu le langage divin. Vill.

Se peut-il que dans ses ouvrages
L’homme aveugle ait mis son appui,
Et qu’il prodigue ses hommages
A des Dieux moins divins que lui ?

Nouv. choix de vers.

On demande, s’il faut dire divin amour, ou amour divin. On répond que l’un & l’autre est bon, quand on parle de l’amour de Dieu. Quand le divin amour, ou l’amour divin embrase une ame, rien ne lui coûte dans le service de Dieu.

Mais si divin amour se disoit, comme il se dit souvent du Saint-Esprit, troisième personne de la très-sainte Trinité ; alors, sur-tout dans une apostrophe, il faudroit dire, Divin amour. Divin amour, sanctificateur des ames, venez purifier la mienne de ses imperfections. Si l’on disoit, Amour divin, on l’entendroit non pas du S. Esprit, mais de la charité, que le S. Esprit répand dans nos âmes.

Divin, se dit, figurément, de tout ce qui est excellent, extraordinaire, & qui semble être au-dessus des forces de la nature, & de la portée ordinaire de l’esprit humain. Il y a quelque chose de divin là-dedans. La boussole, les lunettes, les horloges, inventions divines. Platon est appelé Auteur divin. Le divin Platon ; & Hippocrate, le divin vieillard. Une beauté divine.

Sans la langue en un mot l’auteur le plus divin
Est toujours, quoiqu’il fasse, un méchant écrivain.

Boil.

En termes de Blason on appelle Croix divine, une croix d’où il sort des rayons : d’où vient qu’on la nomme encore croix rayonnante.

Les Arabes appellent les Divins, אלהיון, Elahioun, la seconde Secte de Philosophes, composée de ceux qui admettent un premier moteur de toutes choses, & une substance spirituelle dégagée de toute espèce de matière ; un Dieu en un mot : & ils leur donnent ce nom, pour les distinguer de la première Secte, qui sont les Deherioun, ou Thabaioun, c’est-à-dire, les Mondains, ou Naturels, ou bien les Mondanistes ou naturalistes, ainsi appelés, parce qu’ils n’admettent d’autre principe, que le monde matériel & la nature. , Elahioun, vient d’אלהיון, Alla, Dieu. Ainsi les Elahioun sont les divins, ou les Théologiens, comme traduit Castel ; ceux qui reconnoissent un Dieu. Voyez d’Herbelot au mot Elahioun.

DIVINATEUR. s. m. Qui se trouve dans quelques-uns de nos anciens Auteurs pour devin, devineur. Divinus, Hariolus.

DIVINATION. s. f. L’art prétendu de connoître & de prédire l’avenir. Divinatio, rerum futurarum scientia. Quoiqu’il semble que le mot de divination dût signifier la connoissance que Dieu a des choses futures, il n’est pourtant jamais employé que pour désigner la connoissance que les Magiciens, ou ceux qui sont semblant de l’être, se vantent d’avoir des choses cachées. Ce mot signifie donc, non-seulement la connoissance, mais l’annonce, la déclaration que l’on fait d’une chose cachée ou future, en invoquant le secours du Démon, par un pacte exprès & formel, ou tacite que l’on fait avec lui. De-là vient que celui qui rapporte seulement ce qu’il a appris d’un devin, ne fait pas une divination ; c’est le devin qui l’a faite. Toute divination est incertaine, & ne réussit que par hasard, ou par l’adresse du Devin. Les hommes ont inventé cent sortes de divinations : par les oiseaux, les entrailles des bêtes, les songes, les linéamens de la main, par les points marqués au hasard, par les noms, par les mouvemens d’un tamis, par l’air, par le feu, par les sorts Virgiliens, Homèriques, ou de la Bible, les nombres & cent autres qui ont divers noms. Voici les principales espèces, & leurs noms. L’Aëromantie, ou divination par le moyen de l’air, la Psychomantie ou Psychomance, autrement Sciomantie, on Sciomance, qui se fait par l’évocation des âmes des morts, ou des ombres, pour en apprendre ce que l’on souhaite ; la Dactylomantie, qui se fait par le moyen d’un ou de plusieurs anneaux ; l’Hydromantie, qui se faisoit avec l’eau de la mer ; la Pégomantie, avec de l’eau de fontaine ; l’Ornithomantie, qui est la même chose que les augures ; la Clidomantie, qui se fait par des clefs ; la Coskidomantie, avec un crible ; le Clédonisme, qui se fait par la parole ou la voix ; l’Extispicine, ou considération des entrailles des victimes ; l’Alphitomantie, ou Aleuromantie, qui se fait par la farine ; la Kéraunoscopie, ou considération de la foudre ; la Capnomantie, ou divination par la fumée ; l’Alectryomantie, ou divination par les coqs ; la Pyromantie, par le feu ; la Lithomantie, par les pierres ; la Lycnomantie, par les lampes ; la Nécromantie, par les morts, ou leurs os, &c. L’Onirocritique, ou Jugement par les songes ; l’Ooscopie, ou considération des œufs ; la Lécanomantie, ou divination par un bassin plein d’eau ; la Gastromantie, par le ventre, ou par des phioles, la palpitation, salissatio, παλμός, qui se tiroit de la palpitation, du mouvement de quelque membre ; l’Axinomantie, par une hache ou coignée ; la Catoptromantie, ou Cristallomantie, par un miroir ; la Chiromance, par l’inspection des lignes de la main. La Géomance, par la terre ; la Céromantie, par des figures de cire ; l’Arithmomantie, par les nombres ; la Sycomantie, &c. Cardan les a décrites au IVe livre de sa Sagesses & Robert Flud en a fait plusieurs Traités particuliers. Cicéron a fait aussi deux livres de la divination des Anciens, où il les réfute. Toutes ces sortes de divinations ont été condamnées, par les Pères & par les Conciles, vu qu’elles supposent qu’on a pacte avec le Diable.

Dans l’Ecriture Sainte il est parlé de neuf différentes sortes de divinations. La première, qui se faisoit par l’inspection des planètes, des étoiles, des nuées. On prétend que c’est ceux qui la pratiquoient, que Moïse appelle מעונן, Meonen, de ענן, anan, qui signifie nuée. Deut. XVIII. 10. 2o. Ceux que le même Prophète appelle au même endroit מנחש, Menachesch, que la Vulgate & le commun des Interprètes traduisent Augur, 3o. Ceux qui, au même endroit, sont nommés מכשף, Mecascheph, c’est-à-dire, selon les Septante & la Vulgate, un homme qui fait des maléfices. 4o. Les Enchanteurs, que Moïfe au même chapitre v. 11. nomme חובר, Hhober. 5o. Ceux qui consultent les esprits qu’on appelle Python, ou, comme parle Moïse au même