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Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/107

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seoir près de la rivière ; son eau s’agite alors ; elle m’offre l’image de tes mouvements purs, profonds, vifs comme des reflets. Elle passe, tandis que la nuit vient au son d’un piston vulgaire et doux.

* * *

Oui, l’eau. L’eau découragée. La barque vide qui flotte comme un insecte mort ; les feuilles, immobiles et amassées, entre quoi l’eau coule ; les reflets des arbres, tout au fond, comme des éponges, du corail et, parfois, l’ombre verte et ténue d’une fée.

Les feuilles qui tombent et leurs reflets qui, vers elles, à travers l’eau limpide, montent d’un mouvement égal à celui de leur chute. Les feuilles que le vent ne peut plus secouer, que l’eau n’avale pas encore et qui s’attirent l’une l’autre, s’aimantent, se groupent, s’étreignent en silence.

* * *