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Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/123

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l’odeur de l’eau dans les bas quartiers de sa ville natale montent au cœur de l’émigrant qui tourne le dos à la mer). Combien de fois t’ai-je attendue, prêt à tous les départs !

* * *

Tu sais bien qu’avec ces colères, ce ton brusque, ce front buté, je ne suis rien qu’une fleur lacérée, moite.

… Ce que nous savons le moins d’un autre être, c’est comment il souffre.

* * *

Vaincre, c’est la force de ceux qui ne peuvent pas séduire jusqu’aux moelles, car séduire par l’apparence, qu’est-ce ? C’est faire l’étourdissement sur tous les départs, étourdir la bête qu’on frappe, la prendre évanouie dans ses bras ; et, maintenant, je voudrais t’avoir vaincue.

J’aurais voulu te séduire, te prendre, te bercer, te détacher de toi comme l’es-