Page:Drouot – Eurydice deux fois perdue, 1921.djvu/127

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Quand j’étais petit et que ma mère me disait : « Il pleut. Les abeilles ne sortiront pas aujourd’hui. »

… Il pleut ou plutôt c’est du brouillard qui tombe.

* * *

Il pleut. Il semble qu’à nous, mélancoliques, un paradis soit accordé d’où la joie qui nous épouvante, d’où la lumière qui nous blesse soient bannies.

La pluie chante…

C’est comme si toutes nos larmes retombaient du ciel, en bénédiction sur nous et, autour de nous, sur l’herbe.

* * *

La nuit, souvent ici les nuages descendent dans les champs et, le lendemain, nous envoient ces pluies tristes comme une confidence à la terre et une parole échangée en souvenir des délices de la nuit précédente.